Au début de ce mois, nous sommes revenus sur les tentatives de l’Etat d’obtenir, en jouant sur les leviers budgétaires dont ils disposent, le plein engagement du secteur médico-social non lucratif – – qui, dans l’état conventionnel actuel des choses, comprend les CCN 66 et CCN 51 et la CCN de la Croix-Rouge – dans le processus de sa restructuration conventionnelle.
Le déroulement de la dernière réunion paritaire du médico-social non lucratif semble témoigner de ce qu’il ne se soucie guère de ces coups de pression étatiques.
L’entame prudente des employeurs du médico-social non lucratif
C’est le 19 mars dernier que les représentants patronaux et salariaux du médico-social non lucratif se sont retrouvés pour avancer, comme demandé par le ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé, à la fois sur la revalorisation des rémunérations dans le secteur et sur son unification conventionnelle. Leur réunion n’a, certes, pas débuté de la meilleure des manières qui soit puisque, si l’on en croit des sources concordantes, la représentation patronale, Axess, n’a pas présenté, comme base de discussion, de propositions dans ces domaines. Elle aurait même expliqué ne pas encore avoir, en l’état, de mandat de négociation tout à fait défini. Cette approche patronale de la séance de négociation n’aurait pas vraiment convaincu du côté de la représentation salariale, où l’on s’interrogeait sur la portée des échanges paritaires du jour.
Des propositions syndicales diverses
Cette volonté patronale de demeurer en retrait laissait, certes, le champ libre aux représentants des salariés afin qu’ils formulent leurs revendications. S’agissant de la CGT, de FO et de Solidaires, elles ne constituaient guère une surprise, puisqu’elles reprenaient des demandes formulées depuis de longs mois maintenant par ces organisations, tournant autour de revalorisations salariales sensibles et de la généralisation à l’ensemble du médico-social non lucratif de la “prime Ségur”. Sans être en désaccord, sur le fond, avec ces revendications, la CFDT, première organisation du secteur en voix, aurait toutefois jugé opportun de les formuler en prenant en compte le contexte politique et budgétaire du pays, appelant à envisager la généralisation de la primer Ségur au cours de l’année seulement.
Une réunion qui tourne à l’eau de boudin
En l’absence de propositions patronales tangibles, les échanges entre les partenaires sociaux tournaient rapidement en rond, les uns et les autres s’efforçant de réaffirmer leurs positions sans qu’un réel débat n’eût lieu. La discussion sur les revalorisations salariales prenait ainsi fin et faisait place à une autre, relative aux classifications. Déplorant cette tournure prise par la réunion, la CGT, FO et Sud ont décidé de quitter la salle. La réunion virait définitivement à l’eau de boudin. Le représentant de la direction générale du Travail (DGT), du ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé, qui assistait à la commission paritaire, ne pouvait que constater que le coup de pression mis par le gouvernement sur le secteur en vue de l’amélioration de son dialogue social et de la relance du chantier de sa négociation conventionnelle n’avait pas encore vraiment fait tout son effet.