Dans les HCR, les 10 % d’augmentation salariale sortis de la carte

L’annonce avait fait quelque peu parler d’elle : il y a quelques semaines, afin de favoriser l’attractivité l’emploi dans les hôtels, cafés et restaurants (HCR), les organisations d’employeurs du secteur avaient fait part de leur volonté d’augmenter sensiblement les rémunérations des travailleurs, de l’ordre de 10 %.

En cette fin d’année, alors qu’il s’agit de concrétiser cette annonce, la hausse salariale promise parait s’éloigner quelque peu.

Quand le patronat des HCR joue sur la moyenne

Telle qu’elle a été présentée aux représentants des salariés du secteur lors de la dernière réunion paritaire de la branche, la proposition patronale d’évolution de la grille salariale conventionnelle aurait pu leur sembler séduisante, puisqu’elle dépasse les 10 % d’augmentation évoqués à la rentrée. “Les organisations professionnelles du secteur (GNC, GNI, SNRTC, UMIH) ont présenté une grille des salaires commune avec une moyenne d’augmentation de 10,5 %, soit au-delà de ce qui avait été annoncé début octobre”, s’est ainsi félicitée l’Umih, principale organisation patronale des HCR, dans un communiqué de presse.

En réalité, les représentants des salariés des HCR n’ont pu que constater que la proposition patronale repose sur une hausse de 10 % des minima salariaux non pas uniforme mais moyenne. “Concrètement, les 3 premiers échelons du premier niveau de la grille de salaire ne dépassent pas 4,77 % d’augmentation quand le premier niveau des cadres bénéficie de près de 20 % d’augmentation” explique la FGTA-FO, qui estime qu’il n’est dès lors pas possible de “communiquer” sur une hausse de 10 % : “Communiquer sur une moyenne de 10 % d’augmentation avec de tels écarts est un non-sens ; pire, cela fausse la négociation car la majorité des salariés du secteur se trouvent en bas de l’échelle de la grille, et ils ne verront pas la couleur de cette prétendue augmentation de 10 %”.

Des attentes salariales élevées

Dénonçant cette stratégie patronale, les négociateurs représentant les salariés des HCR ont avancé leurs propres revendications, effectivement fort différentes de la proposition patronale. Du côté de la FGTA-FO, on entend ainsi obtenir une augmentation de 10 % de l’ensemble de la grille ainsi, entre autres, qu’un 13ème mois conventionnel. “La FGTA-FO revendique une augmentation des salaires au-delà de 10 % […] ; un 13e mois pour tous ; un week-end par mois non travaillé ; la majoration du travail le dimanche ; l’encadrement et la compensation du travail en coupure ; l’ouverture d’une feuille de route sur 2 ou 3 ans pour traiter les autres problématiques du secteur” fait en l’occurrence savoir l’organisation.

Si cette contre-proposition n’a pas dû être accueillie avec le sourire par les représentants patronaux, encore faut-il préciser que les autres propositions formulées par les négociateurs salariaux n’ont pas dû leur convenir davantage. Interrogée par BFM TV, la CGT a en effet déclaré avoir “proposé 25% d’augmentation”, affirmant que “la CFDT a été encore plus gourmande”. On l’a bien compris, les déclarations patronales originelles – notamment destinées à attirer de la main d’œuvre – ont suscité de telles attentes du côté des salariés des HCR et de leurs représentants qu’il n’est désormais plus possible, pour les employeurs, de faire machine arrière. La suite des négociations promet d’être tendue.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

C2S : les règles de non-activité et de ressources sont révisées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, vient préciser les modalités d’application de l’article L. 861-2 du code de la sécurité sociale concernant l’accès à la complémentaire santé solidaire (C2S). Le texte modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS). Le décret introduit un nouvel article...

CNSA : les règles de composition et de fonctionnement du conseil sont modifiées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS) afin d’ajuster la composition et le fonctionnement du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Le texte vise à synchroniser les mandats, harmoniser les règles de délibération et prévenir les conflits d’intérêts, dans la perspective du renouvellement partiel du conseil prévu au 1er février 2026. Le décret...

Dotation 2025 des CESP : plus de 39  M€ alloués par l’assurance maladie

Deux arrêtés publiés au Journal officiel du 29 juin 2025 précisent les dotations des régimes obligatoires d’assurance maladie consacrées aux contrats d’engagement de service public (CESP) pour l’année 2025. Un premier arrêté daté du 26 juin 2025 fixe la dotation versée au Centre national de gestion (CNG). Ainsi, la part de dotation destinée spécifiquement au financement des CESP s’élève à 29 404 800 euros pour l’année 2025. ...

Un nouveau représentant des départements entre au conseil de la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel du 28 juin, modifie la composition du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Maël de Calan est nommé membre titulaire du conseil au titre des représentants des conseils départementaux. Il a été désigné par l’Association des départements de France (ADF). Il remplace à ce poste Stéphane Haussoulier. ...

Le nouveau modèle papier de l’arrêt de travail est maintenant obligatoire

Pour lutter contre les arrêts de travail frauduleux un décret généralise l'obligation d'utiliser le nouveau formulaire papier lorsque l'arrêt n'est pas déclaré en ligne. Le décret paru au Journal officiel du 29 juin 2025 précise que l'assuré placé en arrêt de travail (ou dont l'arrêt est prolongé) qui veut envoyer son justificatif au format papier doit désormais transmettre la version originale signée d'un formulaire spécifique. Ce nouveau formulaire est...