Comme le savent nos lecteurs, à compter du 1er janvier prochain, les nombreux salariés cadres et non cadres de la métallurgie seront couverts par une nouvelle convention collective nationale.
A quelques mois de cette échéance sociale importante pour la métallurgie et même au-delà, la fébrilité semble gagner certains esprits dans la branche.
Passe d’armes entre la CGT et FO sur la nouvelle CCN
En premier lieu, à l’approche de la rentrée de septembre, une passe d’armes entre la CGT et FO a eu lieu au sujet, entre autres, de la mise en place de la CCN. Dans le cadre d’une interview que les responsables de la fédération CGT de la métallurgie ont accordée à nos confrères d’Actuel CSE, ils auraient insisté sur le fait que la mise en place de la nouvelle CCN allait non seulement se traduire par des difficultés de placement dans la grille de classifications mais également par la disparition de la prime d’ancienneté pour les nouveaux embauchés. Ainsi, il apparaissait que la CGT n’a pas changé d’avis au sujet du nouveau socle conventionnel de la métallurgie : elle juge toujours qu’il va induire des pertes de droits pour les salariés.
A l’évidence, le propos de la CGT métallurgie a beaucoup irrité la fédération FO de la métallurgie, puisqu’elle a publié un communiqué afin de dénoncer les “mensonges” cégétistes. Citant l’article 142 de la nouvelle CCN, FO en déduit qu’il est “entièrement faux” de dire que la prime d’ancienneté va disparaître pour les nouveaux embauchés. “Non seulement, ils auront en tant que non-cadres ne prime d’ancienneté, mais c’est grâce à FO Métaux qu’elle a été maintenue” insiste l’organisation syndicale. “Une nouvelle fois, c’est sur le terrain que nous montrerons, par notre action efficace au service des salariés, qu’il y a ceux qui font et ceux qui ne savent que parler…” conclut-elle son communiqué.
Craintes de la CFDT sur les classifications dans la métallurgie
S’il est donc envisageable que la CGT se soit émue un peu vite de la disparition de la prime d’ancienneté pour les nouveaux embauchés, elle n’est en revanche pas la seule à émettre des critiques au sujet de la mise en œuvre des nouvelles classifications. Il y a quelques jours, la CFDT métallurgie a publié un communiqué dans lequel elle déplore quelque peu les conditions de cette application. Elle estime, en substance, qu’elle donne insuffisamment lieu à des négociations dans les entreprises et que ceci pourrait fort bien dégrader la qualité des relations sociales dans le secteur.
“La FGMM-CFDT constate que certaines n’ont toujours pas engagé le processus d’information/consultation des instances représentatives du personnel, que d’autres restent opaques sur l’application de ce dispositif important pour l’évolution des salariés, que d’autres encore ont rédigé unilatéralement les fiches d’emploi, ce qui aura des effets néfastes sur les cotations et va générer des incompréhensions chez les salariés. Mal préparée et mal comprise, l’étape de l’élaboration des fiches d’emploi pourrait engendrer une défiance voire une grogne sociale et du désengagement chez les travailleurs” écrit-elle en l’occurrence. Tout en se disant “exigeante sur le déploiement de la classification”, la CFDT craint toutefois que l’objectif de ce déploiement réussi soit pourtant “déjà raté”.
Reste à savoir si FO va répondre à la CFDT…