Remboursement “psy” : quand le gouvernement piétine le rôle des parlementaires

Nos lecteurs le savent, la mesure dédiée au remboursement des séances de psychologue (psy) n’a pas encore été intégrée au PLFSS 2022. Le texte adopté en commission arrivera la semaine prochaine en séance publique à l’Assemblée nationale. C’est probablement à cette occasion que la réforme devrait être ajoutée par un amendement du gouvernement. Pourtant, un formulaire questions/réponses est déjà disponible sur le site du ministère de la santé, comme si les élus de la République n’avaient pas leur mot à dire.

En publiant, dès le 12 octobre, un formulaire de questions/réponses sur la création d’un remboursement “psy” (accessible ici et reproduit ci-dessous), le gouvernement affiche un mépris certain du travail des parlementaires français. La preuve par l’utilisation du futur et parfois même du présent, comme si la mesure était déjà acquise et la LFSS pour 2022 promulguée. Pourtant, nous l’avons rappelé, la prise en charge des séances de psychologues dès 3 ans n’est, à ce stade, qu’une déclaration présidentielle prononcée lors d’un discours aux Assises de la santé mentale.

Ainsi apprend-on que 8 séances seront remboursées au maximum. Que le tarif de la première séance sera de 40 € et que les sept suivantes seront remboursées à hauteur de 30 €. On lit aussi que les psychologues dont les séances seront remboursables ne pourront pas faire de dépassement d’honoraires et que la durée des séances sera strictement encadrée. En effet, la première séance durera de 55 minutes et les suivantes 40 minutes. Ah oui, n’oublions pas de dire que la mesure sera lancée dès le mois de janvier 2022 avec l’appel à candidature de psychologues volontaires pour créer un annuaire dédié.

A en croire le gouvernement, tout a donc déjà été décidé en chambre, le législateur n’a plus qu’à signer ! Si cela convient (comme c’est souvent le cas) aux députés et sénateurs de la majorité présidentielle, les autres auraient toutes les raisons de s’en inquiéter. C’est aussi un signe clair envoyé aux représentants de la profession de psychologue qui espéraient peut-être faire bouger les lignes pendant les discussions à l’Assemblée et au Sénat : la bataille sera rude.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
4 commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Les régimes spéciaux SNCF-RATP transfèrent plus de 65 M€ à la Cnav

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui précise les montants des fonds propres que doivent verser les régimes spéciaux de retraite de la SNCF et de la RATP à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). Ce transfert intervient dans le cadre de l’article 24 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2025. La Caisse de prévoyance et de retraite du personnel ferroviaire est tenue de verser 38 922 651,51 euros à la Cnav. De son côté,...

Avis d’extension d’un accord territorial (Drome – Ardèche) dans les CCN des OETAM du bâtiment

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 2 juillet 2025, les dispositions de l’accord territorial (Drome - Ardèche) du 18 décembre 2024 relatif aux indemnités de petits déplacements IPD, conclu dans le cadre des conventions collectives nationales des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment du 8 octobre 1990 visées et non visées par le décret du 1er mars 1962...

Avis d’extension d’un accord territorial (Manche) dans la CCN de la métallurgie

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 2 juillet 2025, les dispositions de l’accord territorial (Manche) du 6 mai 2025 relatif à la détermination de la valeur de point pour le calcul de la prime d'ancienneté à compter du 1er juin 2025, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de la métallurgie (...