Cet article provient du site de l’organisation d’employeurs U2P.
Après une chute historique (-28 %) de leur activité au cours du second trimestre, les entreprises de proximité ont redressé la barre au troisième trimestre 2020 en limitant la baisse de chiffre d’affaires à 5 % par rapport à la même période en 2019. Etalé sur les douze derniers mois, le recul des activités artisanales, commerciales et libérales s’élève à 10 %. C’est ce qui ressort d’une enquête Xerfi Specific menée pour le compte de l’U2P au troisième trimestre 2020 auprès de 6 200 chefs d’entreprise de proximité.
Sans surprise compte tenu des nombreuses obligations gouvernementales de fermeture pour combattre la covid-19, au troisième trimestre le secteur des hôtels, cafés, restaurants a encore connu une baisse de chiffre d’affaires de 18,5 % (-88 % au 2e trimestre), tandis que les professions libérales accusaient une baisse de 4 % (contre -26,5 %) et l’artisanat de 2,5 % (contre – 24,5 %). Ainsi, les entreprises de proximité ont indéniablement pris le chemin d’un redressement progressif.
Conformément aux décisions tendant à territorialiser les mesures de lutte contre le coronavirus, l’évolution de l’activité des entreprises de proximité varie sensiblement d’une région à l’autre, l’Île-de-France accusant 8 % de baisse tandis que le chiffre d’affaires des entreprises de proximité restait stable (0 %) en Bretagne.
La trésorerie des entreprises de proximité a suivi la même évolution positive au cours de la période, 26 % des chefs d’entreprise interrogés ayant constaté une détérioration de celle-ci, en baisse de 30 points par rapport au second trimestre (56 %). Du côté des anticipations quant au niveau d’activité à venir, les prévisions négatives s’amenuisent (74 % au premier trimestre, 31 % au deuxième et 29 % au troisième), mais les prévisions optimistes restent très basses : seulement 13 % des artisans, commerçants de proximité et professionnels libéraux envisagent une activité plus soutenue au cours du quatrième trimestre.
Pour l’U2P ces résultats tendent à confirmer trois tendances :
- Après la période de confinement, l’économie de proximité a connu un sursaut indéniable, à l’exception notable des activités restées soumises à fermeture administrative (hôtels, cafés, restaurants) et des activités privées de clientèle (traiteurs, traducteurs-interprètes, photographes, fleuristes, événementiel, guides conférenciers…)
- Les mesures de soutien aux entreprises ont joué leur rôle d’amortisseur de crise en évitant au moins dans un premier temps les faillites et les licenciements massifs
- Une grande fébrilité demeure chez les chefs d’entreprise de proximité, bien compréhensible compte tenu des incertitudes sanitaires.
Dans ce contexte l’U2P demande de limiter au strict nécessaire les décisions de restriction de l’activité économique, en renforçant si besoin les mesures de protection sanitaire au sein des entreprises. En outre l’U2P souhaite qu’à l’avenir les représentants des entreprises soient associés plus en amont, et en concertation avec les autorités médicales, aux décisions publiques nationales et territoriales qui impactent l’ensemble de la sphère économique, et singulièrement les plus petites entreprises.