Le reste à charge des assurés de Malakoff Humanis est au cœur de l’étude publiée par le groupe le 11 juin 2025. Fondée sur un appariement inédit entre les données de l’Assurance maladie et celles de l’organisme complémentaire, cette analyse met en évidence le rôle joué par la complémentaire santé dans la limitation du reste à charge, y compris pour les patients en affection de longue durée (ALD), pourtant considérés comme bien protégés. L’étude repose sur les données de 591 040 assurés en 2019, issues du Système national des données de santé (SNDS) et du système d’information de Malakoff Humanis.

L’étude, réalisée avec le SNDS dans le cadre d’un appel à projets issu du rapport Villani sur l’intelligence artificielle, constitue un éclairage statistique inédit sur l’articulation entre régime obligatoire et complémentaire santé.
Des restes à charge toujours présents, même en ALD
L’étude met en évidence des restes à charge élevés y compris chez les assurés en affection de longue durée (ALD). Ces patients supportent une dépense moyenne annuelle de 6 948 €, dont 1 055 € restent à leur charge après remboursement par l’Assurance maladie. Le statut ALD, censé garantir une prise en charge quasi intégrale, laisse donc un reste à charge de 15 %.

Chez les assurés non-ALD, la dépense moyenne atteint 1 408 €, pour un reste à charge de 572 €, soit 41 %. Dans les deux cas, la complémentaire joue un rôle d’amortisseur. Malakoff Humanis rembourse en moyenne 740 € aux ALD et 418 € aux non-ALD. La prise en charge complémentaire est donc 1,8 fois plus élevée chez les ALD.
Une efficacité renforcée à l’hôpital
La complémentaire santé couvre plus efficacement les restes à charge à l’hôpital. Pour les assurés en ALD, Malakoff Humanis rembourse 92 % des dépenses restantes après la Sécurité sociale. En ville, cette couverture tombe à 61 %. Pour les assurés non-ALD, les taux de prise en charge sont respectivement de 89 % (hôpital) et 71 % (ville).

Les effets sont encore plus visibles sur les patients aux soins les plus coûteux. Pour les patients en ALD, la dépense totale atteint en moyenne 97 552 €. Sur ce montant, l’Assurance maladie prend en charge 89 000 €, laissant un reste à charge de 8 552 €. La complémentaire Malakoff Humanis intervient massivement à ce niveau : elle rembourse en moyenne 8 001 €, réduisant ainsi le reste à charge final à 551 €.

Reste à charge : l’optique domine en ville malgré la complémentaire
Parmi les soins réalisés en ville, l’optique ressort comme le poste laissant le reste à charge moyen le plus élevé, avec 102 € à la charge de l’assuré. Le régime obligatoire n’intervient qu’à hauteur de 14 €, tandis que la complémentaire prend en charge 350 €. Le dentaire suit, avec un reste à charge de 94 €, après 121 € remboursés par la Sécurité sociale et 203 € par la complémentaire. Les dispositifs médicaux (comme les prothèses auditives) laissent un reste à charge de 84 €, malgré une prise en charge combinée de 313 € par les deux régimes.
En médecine de ville, le reste à charge moyen est bien plus modéré : 20 €, pour les remboursements de 239 € par le régime obligatoire et 146 € par la complémentaire. La pharmacie demeure le poste le mieux couvert, avec seulement 8 € laissés à la charge de l’assuré.

Une prise en charge qui progresse avec l’âge
Le reste à charge varie sensiblement selon l’âge des assurés. Chez les 60-69 ans, les remboursements du régime obligatoire atteignent 2 427 € en moyenne, ceux de la complémentaire 580 €, tandis que le reste à charge s’élève à 244 €. Dans la tranche 70-79 ans, les remboursements du régime obligatoire augmentent à 3 715 €, la complémentaire rembourse 674 €, et le reste à charge passe à 387 €.
Chez les 80 ans et plus, le régime obligatoire prend en charge 5 687 €, la complémentaire 939 €, tandis que le reste à charge moyen s’établit à 511 €. Ces chiffres montrent que, malgré l’intervention croissante des complémentaires, le reste à charge continue d’augmenter avec l’âge, en cohérence avec une consommation de soins plus élevée.

Reste à charge : peu d’écarts entre régions et pathologies lourdes
L’étude souligne la stabilité de la prise en charge des restes à charge par Malakoff Humanis sur l’ensemble du territoire. Les écarts régionaux restent limités. Les différences constatées s’expliquent principalement par la structure des populations, en particulier l’âge moyen et la prévalence des ALD.
En outre, parmi les sept principales ALD étudiées (AVC, cancer, insuffisance cardiaque, diabète, etc.), l’étude constate une homogénéité des restes à charge. Malgré des dépenses totales dépassant fréquemment les 6 000 €, le RAC moyen reste contenu (autour de 225 à 378 €), grâce à l’intervention de la complémentaire.
