Plan santé : plus d’un médecin sur deux n’a pas compris de quoi il retourne

Entre la mise en place des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé et les assistants médicaux qui feront leur apparition, le milieu de la santé devrait s’en ressentir assez changé. Pour autant, une étude Ifop montre que les professionnels de santé semblent assez peu informés sur ces nouveaux dispositifs.

 

1981, Thierry Pastor chantait “t’as rien compris !”. Mai 2019, une étude Ifop portant sur “Les médecins généralistes et le plan santé” montre que les contours du plan santé mené par le gouvernement sont assez mal connus par les médecins généralistes. Mieux, plus d’un généraliste sur deux aurait des difficultés à appréhender les réformes voulues. 

Ces dernières sont articulées autour de la mise en place des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) mais aussi autour de l’apparition des assistants médicaux. Cette étude observe aussi que les professionnels interrogés tiennent beaucoup plus à leur liberté qu’à un niveau de revenus, quand bien même serait élevé. 

Les généralistes peu informés sur les prochaines mesures

L’enquête a été menée du 29 avril au 14 mai dernier sur un échantillon de 200 médecins généralistes libéraux. L’une des premières questions porte sur la compréhension seule de la notion des CPTS. Voulus par Agnès Buzyn, ces structures doivent obliger les praticiens libéraux à se regrouper afin de mutualiser les frais mais aussi combattre les déserts médicaux. 

Seulement, les négociations avaient tendance à traîner en longueur car plusieurs points n’étaient pas des plus clairs, notamment sur la question du financement de ces structures. D’après l’étude de l’Ifop, la donne est encore plus sombre que prévue puisque 75% des praticiens déclarent ne pas avoir compris de quoi était faite cette réforme, que ce soit sur son élaboration, son fonctionnement ou les avantages pour les patients et professionnels de santé. 

Sur les 25% restant qui déclarent en avoir appréhendé tous les contours, il est à noter que plus d’un tiers de ces répondants ont au moins 30 ans d’ancienneté dans le métier.  

L’étude de l’Ifop met aussi en évidence qu’un grand flou règne aussi autour du dispositif des assistants médicaux. En somme, 49% des répondant n’ont aucune idée de s’ils sont éligibles ou non au dispositif qui leur permettrait de recruter du personnel leur permettant de voir plus de patients à la journée en les déchargeant des pratiques qui ne relèvent pas directement des soins. Une mesure qui permettra aussi aux patients de voir les délais de prise de rendez-vous être réduits. 

Parallèlement, 18% des professionnels de santé rencontrés assurent être éligibles au dispositif contre 33% qui déclarent le contraire. On constate que ce pourcentage augmente inversement à l’ancienneté du praticien. 35% des généralistes ayant moins de 15 ans d’ancienneté se disent éligibles. Ce taux tombe à 7% à partir de 30 ans d’expérience. 

A travers ces données, c’est donc directement la stratégie marketing et de communication du gouvernement qui est remise en cause. Une grande majorité des praticiens se montrent insuffisamment informés sur des dispositifs qui verront prochainement le jour. En mettant en place ces dispositifs dans une grande opacité, l’exécutif prend le risque de se mettre à dos, une nouvelle fois, les professionnels de santé qui se verront imposés des mesures dont ils ne connaissent rien. 

“Un coup de folie”, en somme. 

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