Marisol Touraine exaspère les médecins

La CSMF, premier syndicat médical français, a été reçue ce mercredi matin par la Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et du Droit des Femmes. 

La CSMF a rappelé à la ministre la gravité de la crise que traversent, depuis de nombreux mois, les médecins libéraux. Ils ne comprennent pas les incohérences de la politique de santé du Gouvernement, qui menace leur avenir. Cette situation inédite, explique la mobilisation historique des médecins libéraux, quoi qu’en dise la Ministre, lors de « la semaine nationale sans médecins libéraux » initiée par la CSMF du 24 au 31 décembre. 

La CSMF a exposé, à nouveau, les revendications qu’elle porte depuis plusieurs mois : 

La CSMF exige la réécriture profonde de la loi de santé en : 

  • Supprimant toutes les mesures conduisant au démantèlement de la fonction médicale,
  • Supprimant le tiers payant généralisé obligatoire pour éviter la dérive bureaucratique de la gestion des cabinets médicaux. La CSMF préconise de mettre en œuvre une carte monétique à débit différé santé qui préserve le paiement direct par le patient et garantit la dispense d’avance de frais.
  • Supprimant purement et simplement le service territorial de santé au public qui organise l’étatisation de la médecine libérale par les ARS. La CSMF propose de le remplacer par un système ascendant destiné à accompagner et soutenir les actions menées par les professionnels libéraux de santé sur le terrain, au plus près des patients, dans le cadre des contrats territoriaux d’initiative libérale qui doivent être financés par les fonds publics.
  • Révisant le service public hospitalier, afin d’y intégrer les établissements de soins privés. La CSMF rappelle que ce sujet doit être traité avec les syndicats médicaux afin de préserver l’indépendance des praticiens qui ne doivent pas devenir les otages des cliniques.
  • Supprimant la création de contraintes nouvelles pour les praticiens libéraux, liées aux autorisations et aux renouvellements d’équipements lourds.
  • Préservant le volontariat de la PDS ainsi que la liberté d’installation, qui constituent des acquis non négociables et non révocables des médecins libéraux.
  • Sauvegardant le système conventionnel national. La CSMF est fermement opposée au démantèlement de la convention médicale organisé dans la rédaction actuelle du projet de loi, avec d’une part la prise de contrôle de l’Etat sur les relations conventionnelles nationales et d’autre part la déclinaison régionale de la convention médicale via les ARS ouvrant la voie à un conventionnement individuel et sélectif des médecins ; ceci représente sans doute le point le plus noir et le plus dangereux pour les médecins libéraux. La CSMF demande la suppression pure et simple de cette partie du texte.
  • Supprimant le testing, qui constitue une vexation pour les médecins libéraux, lesquels n’ont pas pour tradition d’éconduire leurs patients.

 

La CSMF exige également l’ouverture d’une négociation tarifaire urgente en vue d’engager une revalorisation des actes, en commençant par 2 € sur la consultation de base, C et CS, qui doit passer à 25 €, en mettant en œuvre la CCAM clinique et l’actualisation de la CCAM technique prévues dans la convention médicale. La CSMF exige l’application des mesures conventionnelles programmées dans la convention de 2011, qui ont pris du retard, en particulier, l’extension de la rémunération sur objectifs de santé publique à toutes les spécialités et l’actualisation du coût de la pratique des actes techniques.

La ministre a proposé tout d’abord de faire piloter la réécriture du volet territorial de son projet loi par un représentant des ARS, ce qui relève de la plus pure provocation. La CSMF avait réclamé la désignation d’un expert indépendant connaisseur du monde libéral. Ensuite, concernant le service public hospitalier, elle compte ouvrir une négociation sur les tarifs des praticiens libéraux avec les patrons des cliniques et dans laquelle les syndicats médicaux représentatifs auront un rôle accessoire. Là encore, il s’agit d’une provocation intolérable. Enfin, elle a complètement fermé la porte à toute revalorisation tarifaire. 

Alors que la ministre prétend dans les médias vouloir apaiser les choses avec les médecins libéraux, dans son bureau, la CSMF a été confrontée à un discours très différent ! 

La CSMF considère que les propositions de la ministre sont non seulement inacceptables, mais surtout qu’elles contribuent à jeter de l’huile sur le feu, en manifestant un mépris inouï face aux légitimes revendications d’une profession confrontée à un malaise profond. 

C’est pourquoi la CSMF sort très mécontente de cette rencontre et est désormais déterminée à enclencher une nouvelle étape dans les actions de protestation qu’elle a prévues pour combattre une politique de santé injuste et dangereuse pour la médecine libérale et donc la prise en charge des patients. 

Lu sur le site de la CSMF

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