La France comptait 300 000 bénéficiaires de la complémentaire santé solidaires (CSS) en plus fin 2020 par rapport à 2019. C’est ce que dévoile la Drees (le service statistique du ministère de la santé) dans une étude dédiée aux bénéficiaires des minima sociaux dont une partie est consacrée à la nouvelle CSS (ex-CMU-c et ACS).
La fiche dédiée à la CSS (reproduite en fin d’article) permet de constater plusieurs faits qui intéresseront sans nul doute les professionnels de la complémentaire santé.
Une hausse de 4,2% du nombre de bénéficiaires de la CSS en un an
Le nombre de bénéficiaires de la CSS est passé de 6,9M à 7,2 M entre fin 2019 et fin 2020. Cela faisait depuis 2014 que la hausse annuelle du nombre de bénéficiaires n’avait pas dépassé les 4%. Entre 2016 et 2018, l’augmentation variait plutôt entre 0,5% et 1,8%.
La Drees ne propose pas encore de données détaillées sur la répartition géographique des bénéficiaires de la CSS en 2020. Elle donne toutefois un aperçu de la répartition des bénéficiaires de la CMU-C et de l’ACS fin octobre 2019. On remarque ainsi que des départements se détachent clairement. Les départements d’Outre-mer de Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion sont ceux qui ont le plus fort taux d’habitants bénéficiaires de ces dispositifs. En parallèle, des départements situés en Île-de-France (Seine-Saint-Denis, Val de Marne, Val d’Oise, Essonne), dans le nord de la France (Pas-de-Calais, Nord, Ardennes, Somme, Aisne…) ou encore dans le Sud (Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Hérault, Aude, Pyrénées orientales…) ont, eux aussi, des concentrations élevées de populations bénéficiaires des anciennes CMU-C et de l’ACS.
Les bénéficiaires “sans participation” sont 4,5 fois plus nombreux que ceux qui paient une cotisation
L’autre point qu’il est important de l’étude de la Drees concerne la distinction faite entre bénéficiaires de la CSS. D’un côté se trouvent ceux qui participent financièrement : ils sont 1,31 M en 2020. De l’autre se situent ceux qui ne participent pas au financement : ils sont 5,89 M en 2020. Cette donnée est d’autant plus frappante que le nombre de bénéficiaires de la CSS “sans participation” augmente plus vite que celui des bénéficiaires avec participation financière.
Les organismes de complémentaires santé et leurs représentants devraient se saisir de ces statistiques pour enrichir leur argumentaire face au gouvernement. N’oublions pas que ce dernier reste attentif aux efforts financiers réalisés par les professionnels du secteur et ne manquera pas de ressortir le bâton de la taxe covid à la moindre occasion.