L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir (ci-après “UFC”) vient de sortir son habituelle publication fustigeant les hausses tarifaires en complémentaire santé individuelle. Après une année 2022 qui n’a (étonnamment) pas conduit l’UFC à publier de communiqué sur les hausses tarifaires, l’association revient à la charge en 2023.
L’UFC dénonce d’emblée une augmentation médiane de 7,1% des cotisations des contrats de complémentaire santé individuelle. En clair, la moitié des contrats individuels connaitraient une hausse inférieure à 7,1% et l’autre moitié connaitraient une hausse supérieure à 7,1%. Convertie en euros, cette médiane est de 126 € sur une année complète de cotisation. L’association indique que cette hausse serait de 9% pour les entreprises d’assurance, de 8,8% pour les institutions de prévoyance et de 6,9% pour les mutuelles. Mais comme c’était le cas en 2021, l’UFC ne donne pas d’indications concernant la hausse moyenne qu’il aurait été intéressant de connaître. En effet, n’oublions pas que la Mutualité française communique ardemment sur la modération des hausses tarifaires concernant ses adhérents. D’après les informations diffusées par la FNMF, les mutuelles n’auraient augmenté leurs tarifs (en individuelle et collective) que de 4,7% en 2023, soit sous l’inflation qui s’élève à 5,9% en moyenne en 2022. On ne doute pas un seul instant que les représentants des organismes de complémentaire santé (Ocam), FNMF en tête, vont riposter point par point aux critiques de l’UFC. Il serait toutefois intéressant que les uns et les autres s’écharpent sur des terrains équivalents en utilisant des valeurs comparables.
Au-delà de la pure hausse tarifaire, l’UFC semble d’accord avec les Ocam sur un point. L’association constate que l’augmentation des cotisations s’accompagne d’une majoration du reste-à-charge des assurés, notamment en optique. Elle tombe finalement d’accord avec les Ocam en dénonçant l’attitude de certains opticiens qui renâclent à mettre en avant les équipements Rac0 qui leur sont moins profitables. Pour mémoire, c’est exactement ce que dénonçait la Mutualité française en juillet 2022, quelques jours après une communication de la DGCCRF sur ses contrôles réalisés auprès des opticiens et audioprothésistes. L’UFC-Que choisir et les Ocam sont donc d’accord sur ce point et force est de constater que si l’association reproche aux opticiens de ne pas promouvoir suffisamment les équipements Rac0, les organismes de complémentaire santé n’y sont pas pour grand-chose.