Dans le cadre de la dernière réforme des retraites que le gouvernement a menée, l’amélioration du dispositif du minimum contributif – qui permet de compléter la pension des retraités gagnant moins de 1 367,51 euros brut par mois au titre des régimes obligatoires – a été promue comme une contrepartie importante à la dégradation de ces régimes qu’a constitué le relèvement de l’âge du départ à la retraite.
La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé, vient de produire une première évaluation de cette réforme du minimum contributif, qui montre qu’elle emporte un gain de 30 à 50 euros par mois pour les retraités concernés.
En 2024, un bénéfice de “30 euros en moyenne” pour la réforme du minimum contributif
Comme le met en avant la DREES dans le titre de sa publication, la réforme du minimum contributif a commencé à produire ses effets dès cette année. “En 2024, 185 000 nouveaux retraités voient leur pension augmenter sous l’effet du relèvement” annonce-t-elle en effet dans son étude. Cet effectif est plus élevé d’environ 20 000 retraités que celui qui aurait bénéficié du minimum contributif en l’absence de la réforme de 2023.
S’agissant du niveau du rehaussement des pensions emporté par la réforme, l’apport de cette dernière s’avère, certes, plus limité qu’annoncé l’an passé. “Il ressort que le relèvement de 100 euros accroît la pension de 185 000 nouveaux retraités des régimes alignés, pour un gain de 30 euros en moyenne” rapporte la DREES. Autrement dit, loin des 100 euros de revalorisation du minimum contributif promis par l’exécutif, dans les faits, la réforme des retraites a conduit à une hausse moyenne de 30 euros par mois de la pension des retraités relevant de ce dispositif. Ce décalage s’explique notamment par le fait que le montant du minimum contributif dépend de la durée de cotisation des assurés.
Une cinquantaine d’euros de surplus de pension pour la génération 1975
L’autre grand enseignement de l’analyse de la DREES est qu’à l’issue de la montée en charge de la réforme de 2023, la réforme du minimum contributif devrait se traduire par un gain maximal d’une cinquantaine d’euros mensuels pour les retraités concernés par le dispositif. Considérant les projections relatives à la génération 1975, l’analyse montre d’une part que la réforme bénéficie au 30 % des retraités les plus modestes. D’autre part, elle indique que les pensions dont le montant avant application du minimum contributif serait de 1 052 euros par mois devrait grimper à 1 104 euros – constants 2023. Ce seraient 46 euros de plus que si la réforme de 2023 n’avait pas eu lieu, avance la DREES.
Parallèlement à ces éléments, la DREES insiste sur le fait que la réforme de 2023 est venue pérenniser le dispositif du minimum contributif. D’abord parce que son rehaussement a permis d’élargir durablement sa base démographique, qui était en déclin. Ensuite parce qu’en prévoyant la revalorisation de son montant en fonction non plus de l’inflation mais du SMIC, elle lui garantir de s’inscrire dans la dynamique salariale collective.