L’utilisation adéquate des données qui sont de plus en plus nombreuses à être produites et conservées est l’un des enjeux économiques les plus importants depuis plusieurs années. Deux mécanismes en pleine expansion sont en train de révolutionner la manière d’appréhender toutes ces informations : le Big data et l’Open data. Il est nécessaire de ne pas confondre ces notions car elles sont bien différentes, tant dans leur fonctionnement que dans leur objectif. Mais, si elles ne sont pas indissociables, leur complémentarité laisse peu de place au doute.
Big data et Open data : deux logiques bien différentes
Le Big data (données massives) consiste à amasser un maximum de données, récoltées par tous les moyens possibles, afin d’en tirer le meilleur parti possible à l’aide d’outils et de techniques spécialement créés.
L’Open data (données ouvertes), quant à lui, est le mécanisme par lequel les détenteurs de bases de données fermées permettent à tous d’y accéder librement.
Ces deux notions ont comme point commun la manipulation de données informatisées. Mais leur objectif est distinct. En effet, l’Open data permet l’accès libre à des quantités d’informations jusque-là inaccessibles. Il s’agit bien souvent de données détenues par l’administration. Le Big data emprunte en revanche une logique moins philanthrope car il vise à récolter le maximum de données afin de les utiliser au profit de celui qui est à l’origine du mécanisme : cette manière d’utiliser les données n’est aucunement négative, elle permet par exemple d’augmenter les opportunités dans le domaine de la recherche ou encore au entreprises d’optimiser leur activité.
Mais la grande différence entre Big data et Open data reste leur rapport aux données personnelles.
Le Big data a tendance à se nourrir de données personnelles, ce qui provoque des réactions méfiantes sur son développement.
L’Open data entraine la mise à disposition de données, dont certaines sont personnelles. L’ouverture des bases de données françaises qui contiennent ces données personnelles est retardée par les craintes liées au respect de la vie privée des individus.
Malgré ces craintes, déjà évoquées dans de précédents articles (l’un sur le Big data, l’autre sur l’Open data), le développement du Big data et de l’Open data est inéluctable et leur mise en commun est plus qu’envisageable.
Vers la complémentarité du Big data et de l’Open data
Si plusieurs opposants à la démocratisation du Big data et de l’Open data arguent du fait que la vie privée des individus est en danger, il n’en demeure pas moins que celle-ci n’était déjà pas complètement en sécurité dans les mains de l’administration. Personne ne peut garantir qu’un système informatique est infaillible, un risque existe quant à la sécurité des données tant que des individus sont prêts à enfreindre la loi. Certes, cela n’est pas une raison pour ne pas vérifier qu’une sécurité adéquate est affectée aux données personnelles. Mais cela ne doit pas constituer un blocage durable qui aurait vocation à empêcher l’ouverture des bases de données détenues par l’administration.
L’enjeu de l’ouverture des bases de données est double.
En premier lieu, l’ouverture permettra à tout citoyen de connaître les différentes informations disponibles, de les étudier, d’apporter son analyse : cela devrait avoir un effet bénéfique sur la démocratie participative.
En second lieu, l’Open data, une fois mis en œuvre convenablement, permettra aux équipes utilisant le Big data d’agrémenter significativement leurs bases. L’association Big data et Open data présente un potentiel immense que cela soit du point de vue des capacités de conservation des données ou de celui des opportunités d’en tirer des analyses et résultats encore inenvisageables il y a quelques années.
Le bénéfice attendu d’un usage commun du Big data et de l’Open data est encore mal délimité tant les possibilités sont nombreuses. La difficulté majeure réside dans la capacité des différents secteurs (recherche, entreprises, Etat…) à créer les outils et techniques permettant d’exploiter tout le potentiel d’une telle complémentarité.
Pour un développement commun du Big data et de l’Open data
Le Big data est en pleine croissance, il se développe rapidement et la France espère ne pas être en queue de peloton. Pour le moment, la situation est plutôt bonne avec 3 entreprises sur 5 qui ont recours à des techniques du Big data pour optimiser leur activité.
Mais gare à l’avenir, car il ne fait aucun doute que plus les données disponibles sont nombreuses, plus les possibilités d’évolution sont variées : la mise en œuvre de l’Open data pour toutes les bases de données serait donc plus que bienvenue. Et si cette ouverture est conditionnée à une sécurisation préalable des données personnelles, il ne faudrait que cela devienne un obstacle infranchissable.