Dans l’industrie pétrolière, le niveau actuellement élevé de l’inflation cause davantage de tracas aux salariés, qui ne peuvent que déplorer la réduction de leur pouvoir d’achat, qu’aux entreprises, qui tirent quelque profit de la hausse des prix de l’énergie. C’est partant de ce principe que les représentants des salariés de la branche escomptaient tirer profit de la négociation salariale de branche engagée au mois de septembre.
Initiant les échanges paritaires, la délégation patronale de l’UFIP aurait proposé une revalorisation des minima conventionnels de l’ordre de 2,5 % – estimant notamment que la progression de l’inflation était en partie conjoncturelle, due au conflit en Ukraine, et que la situation risquait donc d’évoluer dans le bon sens. Cette proposition ayant suscité de très vives protestations syndicales, la chambre patronale en a avancé une seconde, à 4 %, précisant qu’elle était ferme.
A la suite de cette proposition, les syndicats ont pris la parole afin de présenter leurs revendications, qui tournaient bien plutôt autour de 6 % à 10 % de hausse des salaires conventionnels. Ils ne justifiaient pas seulement ces revendications en faisant état du niveau de l’inflation mais également en rappelant que, ces dernières années, les accords salariaux de branche se faisaient très rares. Ces explications n’ont pas vraiment porté leurs fruits et la proposition patronale était soumise à la signature des syndicats de salariés.
Pour l’heure, il est acquis que la CGT (32 %) et FO (11 %) n’entendent pas s’engager sur un tel accord. Il n’est pas clairement pas à exclure qu’il ne soit pas validé. Plus encore, la CGT et FO ont indiqué qu’elles allaient solliciter le ministère du Travail afin qu’il encadre les prochaines réunions paritaires. Ayant les grandes compagnies pétrolières dans le viseur, du fait des niveaux de profit qu’elles réalisent, les pouvoirs publics pourraient fort bien accueillir favorablement cette demande.