Briefing: Grèce, emploi, pacte de responsabilité…

BI&T vous offre désormais un briefing hebdomadaire de l’actualité économique et sociale. Il est spécialement rédigé de façon concise.

L’instabilité financière nourrie par la Grèce, l’emploi et le pacte de responsabilité sont à la une de ce premier briefing hebdomadaire. 

La Grèce obsède le G7, l’instabilité financière guette

L’Allemagne organise le G7 à un jet de pierres de l’Autriche, ces dimanches et lundi. En dehors d’un échange sur la situation grecque (qui n’est pas officiellement au programme), la réunion devrait n’avoir aucune utilité particulière. La position de la zone euro est assez délicate à négocier et l’Allemagne semble pousser à une sortie grecque de la zone euro. Les Etats-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes devant ce nouveau choc percutant une zone monétaire qui n’est décidément pas optimale. L’Allemagne minimise toutefois son impact en assurant qu’il ne devrait pas produire de déséquilibre systémique. 

Dans un contexte de fragilité liée à une reprise (relative) de l’inflation sans reprise du crédit, il faudra suivre avec attention la réalisation d’un possible risque global pour la monnaie européenne en cas d’échec des négociations avec le Premier Ministre Tsipras. La crainte d’un krach obligataire revient de plus en plus souvent. 

Le pacte de responsabilité a du plomb dans l’aile

Lors de son discours au congrès PS de Poitiers, Manuel Valls a confirmé les annonces faites jusqu’ici en sourdine sur le pacte de responsabilité: faute d’avoir tenu ses engagements sur le million d’emplois, le MEDEF devrait subir une sanction. Les sommes restant à attribuer au titre du pacte de responsabilité iront sans doute vers les TPE et les PME. Ce point était au coeur de l’accord entre Martine Aubry et Jean-Christophe Cambadélis lors de la préparation de la motion A. Pour Manuel Valls, il s’agit de donner un gage à une aile gauche qui lui reproche une trop grande attention portée au patronat. 

Fortes pressions à gauche sur Manuel Valls

Le même congrès du PS a donné lieu à quelques passes d’armes qui risquent de faire long feu, malgré la nette victoire de la motion “hollando-vallsienne”. Le frondeur Emmanuel Maurel a recueilli un succès d’audience avec un discours favorable à un contrôle du capital par l’Etat. De son côté, Arnaud Montebourg et Mathieu Pigasse (par ailleurs conseil du gouvernement Tsipras) ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche très hostile à la politique économique du gouvernement. La fronde ne semble donc pas éteinte et le Premier Ministre devra continuer à border pour apaiser son aile gauche. 

Le RSI dans le viseur

Lundi, les députés Bulteau et Verdier rendent au Premier Ministre un rapport d’étape sur l’avenir du RSI. Les deux députés se sont déclarés, au moment de leur saisine, en faveur du scénario de “réorganisation interne” du régime dont les dysfonctionnements majeurs exaspèrent les chefs d’entreprise. Leur rapport devrait correspondre à cette orientation. Toutefois, le rapport final n’est pas prêt et Manuel Valls, qui décidera en septembre, penchait plutôt pour une fusion avec le régime général. Une solution à l’eau tiède paraît d’eau moins plausible que le président du Sénat a décidé de saisir le CESE sur le sujet. La pression monte… 

L’emploi dans les TPE au coeur des préoccupations

Mardi, le gouvernement tient un conseil des ministres restreint sur l’emploi et l’activité dans les TPE et les PME. Une conférence de presse devrait suivre, durant laquelle seront annoncées des mesures novatrices pour combattre le chômage. Face à l’opposition de la CFDT, le Premier Ministre a toutefois renoncé à toucher au contrat de travail. Il devrait annoncer diverses dispositions techniques qui seront intégrées à la loi Macron et à la loi Rebsamen, comme l’instauration d’un plancher et d’un plafond dans les indemnités de licenciement, ou comme des dispositifs de formation automatique en cas de licenciement économique dans une TPE ou une PME. 

Une action de groupe pour les victimes de discrimination?

Mercredi, l’Assemblée Nationale débat d’une proposition de loi déposée par le président du groupe socialiste sur les actions de groupe en matière de discrimination. La faculté d’agir serait confiée aux organisations syndicales et aux associations ad hoc existant depuis au moins cinq ans. Le champ concerne autant les discriminations hommes-femmes que les autres types de discrimination. La proposition de loi devrait être adoptée en première lecture. 

La mutualité française accueille François Hollande

Le Président de la République assistera au congrès de la FNMF, vendredi 12 juin, à Nantes. Cette présence rappelle les liens importants qui unissent la majorité parlementaire à cette forme d’économie sociale et solidaire secouée par quelques mesures gouvernementales comme la généralisation de la complémentaire santé. Le président du mouvement, Etienne Caniard, devrait céder la placer à Thierry Beaudet, président de la MGEN. Les statuts de la FNMF ont été spécialement aménagés pour permettre cette succession jugée indispensable par certains, tant la stratégie de communication du président sortant a semblé curieuse. 

La CGC métallurgie en plein congrès

La puissante fédération de la métallurgie de la CGC tient son congrès cette semaine à Poitiers. Le bureau actuel devrait être réélu avec, à sa tête, Gabriel Artero, également membre du Conseil Economique et Social. C’est le dernier congrès majeur avant le congrès confédéral de l’an prochain. Les rumeurs laissent entendre que la métallurgie pourrait y revenir en force, en obtenant une vice-présidence à la place de Marie-Françoise Leflon, venue de la banque et qui sera atteinte par la limite d’âge. Reste à savoir si cette seconde place, derrière Carole Couvert qui espère être réélue facilement, suffira à la première fédération du syndicat. 

Les retraites reviennent dans le champ radar

Le Conseil d’Orientation des Retraites adoptera son rapport annuel mercredi. Le document méritera une lecture attentive, dans la mesure où il dressera un bilan des perspectives du système. 

 

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