Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs CPME.
La CPME partage la volonté du MEDEF de mettre en place un « agenda économique et social autonome pour un paritarisme utile, exemplaire, accompagnant les transitions ».
Elle considère cependant que cette démarche, si utile qu’elle soit, doit en premier lieu se donner comme objectif de refonder le paritarisme. En ce sens, la CPME propose, depuis un certain temps déjà (Le paritarisme à la croisée des chemins : pour une nouvelle démocratie sociale), de réfléchir à un nouveau contrat social entre l’Etat et les partenaires sociaux, basé sur de nouvelles règles de transparence, de responsabilité et d’indépendance, et ce, tant en ce qui concerne la gestion des régimes paritaires que la négociation interprofessionnelle.
A défaut, et dans le contexte actuel, il sera compliqué de parvenir à expliquer et donner du sens à une réforme des retraites ou du régime d’assurance-chômage, autant de réformes indispensables et inévitables, qui doivent recueillir l’aval des acteurs de la société civile et qui ne peuvent relever de la seule responsabilité du gouvernement.
Par ailleurs, la CPME proposera de mesurer l’impact de certaines règles issues de négociations interprofessionnelles afin, le cas échéant, de les revoir. Les conséquences désastreuses de l’absence de mutualisation du financement de la formation pour les entreprises entre 50 et 300 salariés en est un bon exemple.
L’amélioration de la justice prud’homale, la gouvernance des groupes paritaires de protection sociale ou la gestion de la branche ATMP s’inscrivent dans cette même dynamique consistant à réadapter le fonctionnement de certaines instances aux enjeux actuels. Le paritarisme doit démontrer plus que jamais son utilité et sa modernité.
La CPME se félicite donc de la volonté affichée d’engager une réflexion commune sur des sujets déterminants pour l’avenir comme la transition climatique et énergétique dans l’entreprise, ou l’intelligence artificielle et l’emploi. Il est temps que les partenaires sociaux qui connaissent, chacun avec un prisme particulier, la réalité du monde de l’entreprise, se fassent entendre pour ne pas laisser d’hypothétiques conventions citoyennes à la légitimité plus que contestable, se prétendre seules garantes du bien commun.