Climat social dans le ferroviaire : vers un retour à la routine paritaire

Alors que les syndicats de cheminots semblent avoir de plus en plus de mal à s’accorder sur une poursuite durable de la grève à la SNCF, ils ont en outre étalé leurs divergences d’approches sur la place publique vendredi dernier, à l’occasion d’une réunion sur la future convention collective du transport ferroviaire. Un retour à la routine des relations sociales paritaires semble ainsi se profiler à l’horizon. 

La CGT et Sud remontés

A l’issue de la réunion tripartite de vendredi dernier, au cours de laquelle les responsables des organisations salariales de cheminots ont discuté avec leurs homologues de l’UTP, l’organisation patronale, et les représentants de l’Etat, des futures dispositions de la convention collective du ferroviaire, la CGT et Sud n’ont pas mâché leurs mots afin de dénoncer les propositions conventionnelles. Qualifiant la réunion de “pantalonnade”, Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT cheminots a affirmé que “le gouvernement a donc menti aux cheminots en disant qu’ils bénéficieraient d’une protection sociale de haut niveau à l’issue de la suppression de leur statut”. La CGT Cheminots en a tiré la conclusion que la grève à la SNCF allait continuer en juillet. Sur une ligne semblable, Sud Rail a estimé que la réunion de vendredi “ne fait que renforcer les cheminots dans leur volonté de continuer le mouvement”. 

La CFDT et l’Unsa rassurées

Si la CGT et Sud n’ont rien trouvé de valable dans les propositions patronales – et étatiques ? – relatives à la future convention collective du rail, la CFDT et l’Unsa les ont, pour leur part, jugées bien plus positivement. Interrogé par Reuters, Roger Dillenseger, le secrétaire général de l’Unsa cheminots a assuré que “les déclarations de l’UTP [étaient] positives”, se félicitant notamment de la création d’un “observatoire sur le dialogue social”. Pour la CFDT, Didier Aubert a salué les “verrous” qui sont peu à peu levés dans le cadre de la négociation. Au total, la CFDT et l’Unsa ont exprimé “quelques satisfecits” quant à l’orientation des discussions conventionnelles. 

Un retour à la normale ?

Ces réactions contrastées viennent d’abord confirmer le sentiment que, dans une configuration d’enlisement et de fragilisation du mouvement de grève à la SNCF, la CGT et Sud d’une part et l’Unsa et la CFDT d’autre part ne sont plus tout à fait sur la même longueur d’ondes au sujet de la suite à donner à ce mouvement. Surtout, elles rappellent la distinction souvent observable, dans le cadre des négociations dans les branches d’activité, entre les organisations dites contestataires et celles dites modérées. Cette partition s’introduit ainsi dans la branche du ferroviaire, contribuant à la normalisation des relations sociales dont elle est le lieu. Au total, les conditions d’un retour à la routine des relations paritaires semblent donc émerger dans le transport ferroviaire. 

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