Un salaire ne peut pas être inférieur au minimum conventionnel

Cette publication est issue du site de FO.

Si l’employeur a la possibilité de rémunérer le salarié au-dessus du minimum conventionnel, il n’a pas le droit de lui attribuer une rémunération inférieure à ce minimum, y compris s’il bénéficie de son accord

Quels éléments faut-il prendre en compte pour s’assurer que le salaire versé respecte bien les minima conventionnels ? Il convient en premier lieu de se référer à la convention collective, qui précise les éléments à intégrer ou non dans la rémunération. Si ce n’est pas le cas, il convient d’appliquer la même règle que pour le Smic. À savoir, les primes et gratifications qui découlent directement de l’exécution par le salarié de sa prestation de travail sont partie intégrante de la rémunération (primes de production, de rendement…). Et les primes qui dépendent de la présence ou de l’ancienneté du salarié dans l’entreprise sont, à l’inverse, à exclure du calcul de la rémunération (prime d’ancienneté, prime de pause, etc.). 

Prime d’atelier ou prime d’assiduité

Le cas récent d’une prime d’assiduité « déguisée » en prime d’atelier est à cet égard édifiant. Dans un arrêt du 4 février 2015, la Cour de cassation a donné gain de cause à un salarié qui considérait que ladite prime devait être exclue de sa rémunération pour apprécier le respect des minima conventionnels. L’employeur estimait que cette prime, versée selon lui en fonction de la production réalisée par l’atelier, devait être prise en compte pour calculer le salaire minimum conventionnel de son salarié. La prime n’ayant pas été versée au salarié pendant trois mois, en raison d’absences pour maladie, la Cour a jugé qu’il s’agissait d’une prime liée à la présence du salarié. Et qu’elle n’entrait donc pas dans le calcul du salaire minimum conventionnel. 

L’employeur a été condamné à verser un rappel de salaire. Il aurait pu être sanctionné pénalement. Le Code du travail prévoit en effet, pour l’employeur qui ne respecte pas les minima de salaire fixés par une convention collective étendue, une peine d’amende prononcée autant de fois qu’il y a de salariés concernés.  

Définition : En quoi consiste le salaire minimum conventionnel ?

Il correspond à la rémunération minimale fixée par catégorie de salariés, lors d’une négociation collective entre représentants patronaux et syndicaux ayant abouti à un accord collectif ou une convention collective. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par la ministre Amélie de Montchalin

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #6 : focus sur l'avenant santé n° 9 de la CCN Syntec

You May Also Like

Malakoff Humanis et Kerialis vers un rapprochement

En fin de semaine dernière, par le moyen d'un communiqué commun, Malakoff Humanis, assureur paritaire généraliste, et Kerialis, assureur lui aussi paritaire mais davantage centré sur les professions "du droit et du chiffre", ont annoncé avoir signé "un protocole d'accord en vue de leur projet de rapprochement". Faisant état d'une réflexion entamée depuis le printemps dernier dans ce domaine, les deux groupes paritaires se félicitent d'avoir identifié une...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance interbranches dans les exploitations de polyculture élevage maraîchage CUMA de Loire-Atlantique

La ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025 les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 juin 2025 à l'accord collectif de prévoyance interbranches concernant les salariés non-cadres des exploitations de polyculture, de viticulture, d'élevage, de maraîchage, d'horticulture, de pépinières, des entreprises des territoires et des coopératives d'utilisation de...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l’ouest de la France

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 9 du 27 janvier 2025 à l'accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l'ouest de la France. Les organisations professionnelles et toutes personnes...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 novembre 2024 à l'accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace (IDCC 8422). ...