Loi Macron en commission spéciale : travail dominical et professions réglementées

Depuis le début de l’examen de la loi pour la croissance et l’activité, dite loi Macron, la commission spéciale croissance et activité a pu examiner de nombreux amendements. 

Certains ont été retirés (288), sont tombés (197), ou ont été rejetés (301) par la commission. 

Plus de 600 amendements n’ont été ni soutenus, ni renseignés. 

Actuellement, 382 amendements ont été adoptés, modifiant le projet de loi initial pour la croissance et l’activité. 

Les dispositions les plus polémiques qui ont suscité les réactions les plus virulentes sont sans nul doute les propositions de réforme des professions réglementées (articles 12 à 22 du projet de loi) et les articles liés au travail dominical (articles 71 à 82 du projet de loi). 

 

Les amendements liés au travail dominical 

26 amendements en rapport avec le travail dominical ont été adoptés. 

La plupart des amendements ont été déposés par les personnes suivantes qui sont membres de la commission spéciale : M. Ferrand, rapporteur général, M. Travert, rapporteur thématique, M. Castaner, rapporteur thématique, M. Grandguillaume, rapporteur thématique, M. Robiliard, rapporteur thématique, M. Savary, rapporteur thématique, M.Tourret, rapporteur thématique, Mme Untermaier, rapporteure thématique, Mme Valter, rapporteure thématique et M. Giraud

Parmi les amendements acceptés, une grande partie est d’ordre rédactionnel, comme l’amendement SPE1685 à l’article 71 qui propose la rédaction “ainsi que des organisations professionnelles d’employeurs et des organisations syndicales de salariés intéressées” à la place de “et des syndicats d’employeurs et de salariés intéressés”. 

Une autre partie des amendements concerne l’ajout de précisions sur les articles de référence du Code du travail notamment. 

L’amendement SPE 1870 modifie l’article 75 en proposant “d’encadrer la procédure de délimitation ou de modification d’une zone touristique ou d’une zone commerciale en fixant un délai global de six mois au préfet de région dans le cas d’une demande de création pour instruire le dossier, procéder aux consultations rendues obligatoires par la loi et prendre sa décision. Dans le cas d’une modification du périmètre d’une zone déjà existante, ce délai global gagnerait à être ramené à trois mois“. 

Une série d’amendements à l’article 76 précise que les accords professionnels pour le travail dominical sont pris en contrepartie de compensation financières notamment. 

L’amendement SPE 1878 modifie l’article 77 et propose que le salarié puisse changer d’avis sur son travail dominical dans des conditions prévues par un accord collectif. 

C’est l’amendement SPE 1881 qui modifie l’article 80 qui permet au maire d’autoriser jusqu’à 12 dimanches travaillés par an. 

 

Les amendements relatifs aux professions réglementées 

80 amendements en rapport avec les règles liées aux professions réglementées ont pour le moment été adoptés. 

La plupart des amendements ont été déposés par les personnes suivantes : M. Ferrand, rapporteur général, M. Travert, rapporteur thématique, M. Castaner, rapporteur thématique, M. Grandguillaume, rapporteur thématique, M. Robiliard, rapporteur thématique, M. Savary, rapporteur thématique, M.Tourret, rapporteur thématique, Mme Untermaier, rapporteure thématique, Mme Valter, rapporteure thématique et M. Giraud

Sont aussi intervenus M. Houillon, M. Poisson, M. Cherpion, Mme Louwagie, M. Aubert, M. Bonnot, M. Carré, M. Chrétien, M. Costes, M. Fasquelle, M. Gérard, M. Gosselin, M. Heinrich, M. Hetzel, M. Huet, M. Huyghe, Mme de La Raudière, M. Lurton, M. Saddier, M. Taugourdeau, M. Tetart, M. Vitel, M. Warsmann et M. Woerth ; ainsi que Mme Bonneton, M. Roumegas, Mme Abeille, M. Alauzet, Mme Allain, Mme Attard, Mme Auroi, M. Baupin, M. Cavard, M. Coronado, M. de Rugy, Mme Duflot, M. François-Michel Lambert, M. Mamère, Mme Massonneau, M. Molac, Mme Pompili et Mme Sas, M. Dolez, M. Asensi, M. Bocquet, Mme Buffet, M. Candelier, M. Carvalho, M. Charroux, M. Chassaigne, Mme Fraysse et M. Sansu. 

D’autres amendements ont été déposés à l’initiative des parlementaires suivants : M. Hetzel, M. Chrétien ou encore M. Aubert. 

 

L’amendement SPE 1739 modifie l’article 13 et propose de “limiter les activités pour lesquelles les avocats pourraient postuler auprès de l’ensemble des tribunaux de grande instance du ressort de la cour d’appel au sein de laquelle ils ont établi leur résidence professionnelle”. 

L’amendement SPE 1779 modifie l’article 14 et “instaure une limite d’âge, fixée à soixante-dix ans, pour l’exercice des fonctions de notaire dans l’ensemble du territoire national”. 

L’amendement SPE 1784 ajoute un article après l’article 20 et “vise à permettre le recours à toute forme juridique pour l’exercice des professions d’huissier, de notaire, de commissaire-priseur judiciaire, d’avocat et d’administrateur et de mandataire judiciaire, à l’exclusion de celles conférant la qualité de commerçant à leurs associés, soit les sociétés en commandite par actions et les sociétés en nom collectif”. 

Plusieurs amendements ont été déposés et adoptés pour supprimer l’alinéa 2 de l’article 21 du projet de loi qui devait créer le statut d’avocat d’entreprise. Or, beaucoup considèrent ce statut comme contraire à l’indépendance inhérente au métier d’avocat (le salariat induit un lien de subordination et donc une perte d’indépendance). 

L’amendement SPE 1783 modifie l’article 22 et vise à “simplifier les règles relatives à la création et la constitution de société d’exercice libéral et de société de participations financières de professions libérales, tout en garantissant le respect des règles de déontologie propres à chaque profession, notamment pour prévenir les risques de conflits d’intérêts”. 

 

Le projet de loi Macron suscite, comme prévu, de nombreuses réactions de la part des parlementaires. Les réactions sont plus nombreuses et plus vives concernant la réforme des professions réglementées. 

Les amendements adoptés en commission spéciale seront ensuite débattus à l’Assemblée nationale dès la fin janvier. 

 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...
Lire plus

Un hôpital condamné pour faute inexcusable après l’agression physique d’une salariée

C'est un arrêt très important que vient de rendre la Cour de cassation au sujet de la responsabilité d'un hôpital en cas d'agression physique de l'un de ses employés. On ne compte plus les faits divers rapportant de tels événements, souvent survenus ces dernières années dans des services d'urgences saturés. Ici la Cour reprécise les éléments caractéristiques de la faute inexcusable en matière d'obligation légale de sécurité et de protection de la santé des salariés. ...
métallurgie
Lire plus

Comment apprécier l’existence d’une discrimination syndicale sur la carrière

L'appartenance à un syndicat ne doit pas être un facteur de discrimination en entreprise, notamment lorsqu'il s'agit d'évolution de rémunération. A ce sujet, la Cour de cassation apporte une précision intéressante sur la façon dont une telle discrimination peut (ou non) être caractérisée en examinant le parcours professionnel du salarié. ...