En fin d’année dernière, nous faisions état du caractère fortement dégradé du dialogue social de branche dans les institutions de retraite complémentaire et de prévoyance. Nous relevions notamment l’incapacité des représentants des employeurs et des salariés du secteur à avancer dans le cadre de leurs négociations sur les salaires d’une part – l’Etat ayant d’ailleurs été appelé à la rescousse par les syndicats sur ce thème – et sur les classifications d’autre part.
De toute évidence, les choses ne se sont pas vraiment améliorées au cours des premiers mois de l’année. C’est, du moins, ce dont témoigne l’appel à la mobilisation des salariés du secteur lancé pour le jeudi 25 avril – soit demain – par l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et Unsa.
Justifiant son appel à la mobilisation, l’intersyndicale déplore l’absence de dialogue social au niveau de la branche. “L’Association des Employeurs n’a jamais été à l’écoute de nos revendications” affirme-t-elle, faisant notamment référence à la tournure prise, ces dernières années, par négociations salariales : “elle s’est bornée à figer depuis 6 années la grille des minima de Branche, la mettant en péril face à l’injonction portée par le Ministère du Travail”.
Contre ce qu’ils estiment être une paralysie des relations sociales due aux employeurs, les représentants des salariés veulent défendre le bien-fondé de la CCN des institutions de retraite complémentaire et de prévoyance. Insistant sur l’attachement des salariés à leur “profession” et leur “métier”, ils en viennent à une réflexion plus générale au sujet de la portée de ce socle conventionnel : “notre CCN est le dernier rempart pour sauver la gestion paritaire de l’Agirc-Arrco” affirment-ils en effet – non sans raison, dans la mesure où sa remise en cause serait sans doute liée à celle de l’ancrage paritaire des groupes de protection sociale.
Partant de là, l’intersyndicale de la retraite complémentaire et prévoyance appelle à un rassemblement à Paris demain dès 10 heures “devant le siège de la Fédération AGIRC-ARRCO pour tou(te)s celles et ceux qui le peuvent” et partout en France “aux pieds des établissements de province”.