Le remboursement de l’homéopathie bientôt remis en cause?

Agnès Buzyn a évoqué à nouveau hier, devant la presse, la question du remboursement de l’homéopathie. Après de nombreuses incertitudes, elle a suggéré l’idée que celle-ci soit soumise aux mêmes procédures d’évaluation que les médicaments allopathiques.

On se souvient qu’en mars 2018 le Figaro avait publié une tribune contre les médecines alternatives co-signée par 120 praticiens. Ce texte avait remis sur le devant de la scène le débat inlassable entre partisans de l’allopathie et partisans de recours possibles aux médecines alternatives. Depuis lors, la ministre de la santé est régulièrement interrogée sur le remboursement de l’homéopathie par la sécurité sociale.  

L’homéopathie, une affaire de société

Si l’attachement de la ministre à l’allopathie ne fait aucun doute, la décision de dérembourser l’homéopathie soulève toutefois quelques questions majeures vis-à-vis de l’opinion publique. Celle-ci est en effet attachée à ces modes non-chimiques de traitement, tout particulièrement dans le domaine de la “bobologie”. Un bannissement officiel de l’homéopathie comporte donc un fort risque d’image pour la sécurité sociale elle-même. L’effet psychologique pourrait être aussi fort que la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes nationales. 

Si médicalement l’effet d’un déremboursement paraît relativement inoffensif pour la santé publique et pour les finances de la sécurité sociale (une goutte d’eau dans la dépense en médicaments en France), l’impact sociétal parait donc plus important… 

Une rupture grandissante avec la sécurité sociale?

Incidemment, la décision de dérembourser pourrait écorner un peu plus l’image qui émerge d’un système de santé de plus en plus tournée vers une allopathie liée à un hôpital public arrogant, peu soucieux des états d’âme des patients, face à une médecine de proximité moins invasive et plus humaine. À long terme, ce fossé constitue un risque majeur pour les pouvoirs publics. Dans l’esprit de nombreux assurés, la médecine alternative constitue en effet un véritable concurrent de l’allopathie.  

Dérembourser la médecine alternative pourrait ouvrir une brèche inattendue dans le monopole de la sécurité sociale.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Avis d’extension d’un protocole d’accord dans la CCN des agents de direction de la sécurité sociale

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 30 septembre 2025, les dispositions du protocole d'accord du 20 juin 2025 relatif aux conséquences de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel sur la formation professionnelle, conclu dans le cadre de la convention collective nationale du personnel de direction des...

Avis d’extension d’un protocole d’accord dans la CCN des praticiens conseils de la sécurité sociale

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 30 septembre 2025, les dispositions du protocole d'accord du 20 juin 2025 relatif aux dispositions de l'avenant au Protocole d'accord du 19 décembre 2019 relatif aux conséquences de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel sur la formation professionnelle, conclu dans le...

Avis d’extension d’un avenant à un protocole d’accord dans la CCN des organismes de sécurité sociale

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 30 septembre 2025, les dispositions de l’avenant du 20 juin 2025 au protocole d'accord du 19 décembre 2019 relatif aux conséquences de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel sur la formation professionnelle, conclu dans le cadre de la convention collective nationale...