Initialement, le Propanolol est utilisé pour traiter les syndromes de stress post-traumatique. Le médicament a été notamment prescrit aux rescapés des attentats du Bataclan et du 14 juillet à Nice. Mais un docteur canadien a montré ses effets bénéfiques pour le traitement de ruptures amoureuses particulièrement marquantes.
Saint-Valentin oblige, on devait vous parler des ruptures amoureuses… Et si le temps n’était plus le seul remède et qu’une pilule magique existait pour transformer ce moment particulièrement éprouvant en un banale mauvais souvenir ? C’est le pari du docteur Alain Brunet, médecin canadien qui, depuis janvier, forme des professionnels de santé français aux thérapies de l’oublies préconisées pour les personnes qui présentent des syndromes de stress post-traumatiques.
Pas pour les vulgaires peines d’amour
A l’origine, le comprimé vu le jour dans les années 1960 pour traiter la migraine. Mais rapidement, il est utilisé pour atténuer les effets d’un événement particulièrement violent comme des attentats. Récemment, il fut prescrit aux victimes des attentats du Bataclan ou de ceux du 14 juillet à Nice. 360 personnes ont suivi le protocole.
Ce bêtabloquant agit sur la phase-clé de la consolidation et permet de diminuer l’intensité des souvenirs traumatiques forts.
Conclusion de l’APHP
Contrairement aux antidépresseurs, le Propanolol agirait beaucoup plus rapidement. Fort de ses résultats, le docteur Brunet souhaitait s’attaquer, cette fois-ci, aux peines de coeur. Il expliquait à la presse canadienne que le traitement ne concernerait pas les “vulgaires peines d’amour” mais celles si fortes qu’elles peuvent devenir incapacitantes.
Face aux critiques sur l’éthique du procédé qui pointent du doigt la consommation d’un médicament pour lutter contre une peine d’amour, le docteur canadien s’explique : “Quand j’ai un patient qui vient me voir, qu’il a un diagnostic et qu’il souffre, si j’ai quelque chose dans ma boîte à outils pour le soigner, quelle question supplémentaire ai-je à me poser ?” A l’inverse, il vilipende la “surconsommation et la sur-prescription des antidépresseurs.”
Les complémentaires santé sur le Propanolol ?
Côté thérapie : le patient ingère le bêta-bloquant avant de coucher sur un papier les évènements traumatiques qu’ils ont vécus et de les relire lors de chaque séance. Au fur et à mesure, l’état traumatique s’atténue, bien aidé par la précieuse pilule. Des contre-indications existent, notamment pour les femmes enceintes. De même, l’usage du médicament doit se faire dans un cadre médical strict. La prise répétée et prolongée de Propanolol pourrait aussi, sur le moyen-long terme, favoriser l’apparition de la maladie de Parkinson.
Quid du remboursement ? La Sécurité Sociale ne devrait pas prendre en charge la prescription car, d’après le Code de santé publique, un médicament ne peut pas faire l’objet d’une prescription pour un usage qui ne correspond pas à son autorisation de mise sur le marché. Rappelons que le produit est originellement mis en vente pour traiter les états de stress post-traumatique et que les traitements d’une peine de coeur, quel que soit sa gravité et ses conséquences, n’est qu’un usage détourné.
Reste les mutuelles et autres complémentaires santé qui devraient vraisemblablement être à l’affut du procédé avec des offres qui devraient venir.