Le déficit 2023 de la Sécurité sociale plus élevé qu’escompté de 2 milliards d’euros

Sécurité sociale

Dans un courrier transmis à l’AFP dont la presse se fait l’écho depuis hier, le ministère délégué aux Comptes Publics est revenu sur l’état des comptes du régime général de Sécurité sociale pour l’année dernière.

Insistant sur la diminution du déficit du régime général de Sécurité sociale par rapport à 2022, le ministère ne peut toutefois que faire état du fait que son niveau est plus élevé qu’escompté.

Dérapage comptable à la Sécurité sociale

En 2023, le déficit de la Sécurité sociale a finalement atteint 10,8 milliards d’euros. Pour Bercy, c’est une nouvelle relativement bonne, puisqu’elle signifie que le redressement des comptes du régime général se poursuit. Son solde s’est en effet amélioré de près de 9 milliards d’euros par rapport à 2022, lorsque son déficit s’était établi à 19,7 milliards d’euros. Le solde comptable négatif de la Sécurité sociale “a été quasiment divisé par quatre depuis le point bas historique de 2020” se félicite le ministère des Comptes Publics. Tout va décidément de mieux en mieux pour le budget social de la nation.

En réalité, les choses se présentent pourtant sous un jour bien moins favorable qu’il n’y paraît. Car ce qu’il faut surtout retenir des annonces comptables gouvernementales, c’est que le déficit 2023 de la Sécurité sociale est plus élevé qu’escompté dans le PLFSS 2024 de plus de deux milliards d’euros. Ce mauvais résultat s’explique notamment par le niveau moins important qu’attendu des recettes, de l’ordre de 2,6 milliards d’euros – dont 1,1 milliard s’agissant des cotisations sociales et 1,5 milliard s’agissant des recettes fiscales.

Alors que l’exécutif s’alarme beaucoup, ces derniers jours, de la trajectoire des comptes publics, cette évolution contraire du solde de la Sécurité sociale constitue pour lui un défi supplémentaire. Les financeurs privés divers et variés des dépenses de protection sociale prendront sans doute connaissance de ces éléments non sans quelques craintes quant aux tentations qui pourraient se faire jour du côté de l’Etat de les mobiliser davantage, et de manière peu négociée, afin de contribuer à financer les déficits sociaux.

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