FO signale le début du travail de la commission Badinter

Cet article provient du site du syndicat de salariés FO.

 

De Combrexelle à Mettling en passant par Lyon-Caen, les incitations à « repenser notre modèle social » se sont succédées depuis quelques mois. Au nom de l’emploi, de la fin du salariat voire du dialogue social, autant d’alibis pour réécrire le Code du travail. 

Outre Robert Badinter, deux des membres de sa commission étaient déjà membres de la mission Combrexelle (Antoine Lyon-Caen, Françoise Favennec-Héry). Ses autres membres viennent du Conseil d’état ou de la Cour de cassation. Mise en place par la ministre du Travail, elle devra dévoiler ses propositions à la mi-janvier 2016. Sa mission : poser les bases de la refondation du Code du travail. En effet, dès 2016, une seconde commission sera mise en place avec pour objectif la réécriture du code « à l’horizon de deux ans ». 

Annoncée à la suite du rapport Combrexelle, l’architecture de ce nouveau code sera articulée autour de trois niveaux, a rappelé la ministre du Travail : « L’ordre public avec toutes les normes auxquelles il n’est pas possible de déroger ; puis tout ce qui est renvoyé à la négociation ; enfin, les dispositions supplétives qui s’appliquent en l’absence d’accord. » 

 

Hiérarchie des normes ou supplétivité 

L’enjeu principal pour la confédération résidera donc dans sa capacité à intégrer au premier niveau du socle le maximum de droits pour le salarié : droit syndical, de grève, obligations de sécurité de l’employeur, législation sur le licenciement, etc. 

En effet, bien que le président de la République se défende de toute inversion de la hiérarchie des normes, la mise en œuvre d’un mécanisme de supplétivité imaginé par le rapport Combrexelle pose question. En effet, si la norme légale est réduite au minimum (ordre public et dispositions supplétives), elle ne pourra être améliorée que dans le cas d’un accord négocié, selon le principe de faveur. En l’absence d’accord, c’est la norme supplétive qui s’appliquera. 

 

Focus : La mission Cesaro également sur les rails 

Jean-François Cesaro, professeur de droit du travail à l’université Paris II, est missionné sur les modalités de révision des accords collectifs, point soulevé par le rapport Combrexelle. Il devra faire des propositions afin de « simplifier et sécuriser les règles de révision et de dénonciation des accords collectifs », et envisager les moyens permettant « d’inciter les partenaires sociaux à les réviser plus régulièrement ». Pour FO, le risque est d’affaiblir la position des syndicats dans la négociation et de percuter les droits acquis. La ministre du Travail et de l’Emploi se veut rassurante, appelant à « sécuriser » la notion d’avantages individuels acquis. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Des nominations importantes au sein de deux cabinets ministériels

Entre la fin de l'année 2024 et début 2025, de nombreuses nominations ont été officialisées par arrêtés au sein du cabinet ministériel du travail, de la santé, des solidarités et des familles ainsi qu'au sein du cabinet du ministre délégué chargé de la santé et de l’accès aux soins. Voici un récapitulatif des nominations à ne pas manquer. Les nominations au cabinet de la ministre Catherine Vautrin ...

Nominations récentes dans les instances de gouvernance : un remaniement notable pendant les fêtes

Les dernières publications au Journal Officiel ont apporté leur lot de nouvelles nominations dans le domaine de la santé, du travail et de la protection sociale, marquant des évolutions importantes dans les principales instances décisionnelles. Féreuze Aziza a été désignée, par un arrêté du 14 octobre 2024 publié le 29 décembre, membre titulaire du...

Avis d’extension d’un avenant à un accord à la CCN des métreurs-vérificateurs

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 17 janvier 2025, les dispositions de l’avenant n° 1 du 24 octobre 2024 à l'accord du 10 juin 2024 relatif aux modifications et/ou compléments de dispositions, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des collaborateurs salariés des entreprises d’économistes de la construction et des métreurs-vérificateurs ...