Ne pouvant que constater le niveau élevé de l’inflation et, à l’inverse, le niveau relativement limité de sa cote de popularité auprès des Français – à en juger, du moins, au résultat des courses de dimanche dernier – l’exécutif paraît vouloir faire feu de tout bois afin de démontrer qu’il défend leurs intérêts.
Pour ce faire, quoi de mieux que de cogner un peu sur le capital financier ? Difficile, il est vrai, de trouver une cible plus populaire. De fait, hier en fin d’après-midi, les Echos ont annoncé que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno le Maire, doit recevoir les assureurs ce jeudi – après avoir reçu les banquiers le mois dernier – afin d’échanger avec eux au sujet de la manière dont ils peuvent contribuer à soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Les grands groupes de la place ainsi que les fédérations qui les représentent sont sans doute supposés, à cette occasion, s’engager à faire preuve de modération en matière de hausse des primes d’assurance.
N’ignorant pas que le secteur s’apprête à entrer dans une zone de turbulences, Thomas Saunier, le directeur général de Malakoff Humanis, a d’ailleurs fait publier, hier là encore et toujours dans les Echos, une tribune dans laquelle il appelle au “dialogue” afin de “faire évoluer notre système de santé”. Cette prise de parole est l’occasion pour son auteur de rappeler l’importance du rôle des organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM) dans le financement des soins en France et sur la nécessité de les associer à l’élaboration des réformes à venir du système de soins. Elle s’inscrit ainsi à la fois dans une logique plus générale de défense des prérogatives des OCAM vis-à-vis de la Sécurité sociale – et, plus encore, du projet de Grande Sécu – et de légitimation d’éventuelles revendications tarifaires de la part des complémentaires santé.
On l’a compris : maintenant que les échéances électorales sont passées, l’heure est à la reprise des hostilités entre l’Etat et les assureurs.
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