Données de santé : les data “pathologies” de l’Assurance maladie sont (enfin) ouvertes

La base Data pathologies est accessible en cliquant ici et présentée ci-après :

Lancement de Data pathologies : les données de l’Assurance Maladie sur les pathologies en data visualisation et open data

L’Assurance Maladie lance aujourd’hui une nouvelle plateforme en open data, Data pathologies, poursuivant ainsi sa démarche d’ouverture en matière de données de santé. Ce site met à la disposition de tous les acteurs de la santé et du grand public les données sur la prise en charge des pathologies des Français, analysées chaque année sous la forme d’une cartographie médicalisée des dépenses. Cette étude constitue d’ailleurs le socle du rapport annuel de l’Assurance Maladie pour proposer des pistes d’amélioration du système de santé et d’une meilleure maîtrise des dépenses.
Cette année, les données de cette cartographie deviennent plus accessibles et plus lisibles grâce à une présentation visuelle des informations en data visualisation, et s’enrichissent de nouvelles informations. Leur étude montre une nouvelle fois la concentration des dépenses sur les maladies chroniques, ainsi que le poids important de la santé mentale. Elle met aussi en lumière, grâce aux données de 2020, à quel point la prise en charge des patients a été affectée par l’épidémie de Covid-19 en 2020.

Data pathologies sur data.ameli.fr : un nouveau site en open data
L’Assurance Maladie met en ligne Data pathologies, un nouveau site en open data qui met à la disposition de tous ses données sur les pathologies en France. Au cœur de cette innovation : les résultats de la cartographie médicalisée des dépenses, travail d’analyse exigeant et réalisé chaque année par la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) pour « faire parler », via des algorithmes, un volume très important de données de facturation. Toutes ces informations sont désormais accessibles sur Data pathologies, de manière simple et intuitive, et au bénéfice de tous : acteurs du système de santé, chercheurs, journalistes, professionnels, associations de patients et même le grand public.
En 2020, ce sont les données de 66,3 millions de personnes qui ont été agrégées, représentant un montant global de dépenses de 168 milliards d’euros. Au total, plus d’1,5 milliard de feuilles de soins sont passées au crible par les experts de la Cnam pour rendre ainsi exploitables ces données.

Des données enrichies et plus lisibles
Plus accessibles, les données de la cartographie sont désormais plus lisibles et plus compréhensibles grâce au recours à la data visualisation : les informations sont désormais présentées sous la forme d’infographies interactives, à la fois pour 2020 et sur cinq ans (entre 2015 et 2020), pour en montrer l’évolution. Deux entrées principales facilitent la navigation : la première, par pathologies, rassemble 57 pathologies, traitements chroniques et épisodes de soins (diabète, syndrome coronaire aigu, insuffisance cardiaque, cancer, maternité, etc.). La seconde entrée par territoire permet d’avoir une vision régionale et départementale et de faire des comparaisons entre territoires ou par rapport à la situation nationale. Le site permet aussi d’effectuer des recherches par critère : prévalence, effectifs, dépenses, âge, sexe, etc. Enfin, Data pathologies présente de nouvelles données sur les patients hospitalisés pour Covid-19.
Ainsi, Data pathologies permet de répondre à des questions comme : quels sont les effectifs de patients pris en charge pour ces différentes pathologies ? Comment évolue la prévalence ? Comment l’effectif est-il réparti sur le territoire français ? Quelles sont les dépenses remboursées affectées à chacune des pathologies identifiées ?

La place prépondérante des maladies chroniques à nouveau confirmée
L’un des enseignements clés est la confirmation des tendances de moyen terme déjà observées, si l’on fait abstraction du fort impact de l’épidémie de Covid-19.
Ainsi, les pathologies et traitements chroniques représentent les 2/3 (62 %) des dépenses (soit 104 milliards d’euros) pour 1/3 des assurés (36 %), soit 24 millions de personnes. Celles-ci représentent un coût moyen par patient de 4 300 euros en 2020. La santé mentale, les cancers et les maladies cardiovasculaires concentrent à elles-seules 36 % des dépenses. S’agissant de la santé mentale, elle représente à elle-seule 23,3 milliards d’euros, soit près de 14 % des dépenses totales si l’on regroupe les « maladies psychiatriques » et l’ensemble des « traitements chroniques par psychotropes ». Le coût moyen est de 2 800 euros par personne. À l’opposé, 56 % de la population, soit plus d’un assuré sur deux, a reçu uniquement des soins qualifiés de « courants ».
Depuis 2015, la dépense totale de la consommation de soins remboursés de l’ensemble des régimes a augmenté de 15,7 milliards d’euros (soit +10,3 % en cinq ans, +2,0 % par an en moyenne).

La prise en charge des patients fortement affectée par l’épidémie de Covid-19 en 2020
Cette dernière édition de la cartographie médicalisée des dépenses livre une vision d’ensemble de l’impact de la crise sanitaire en 2020 sur le système de santé dont les dépenses progressent moins vite en 2020 que les années précédentes (+0,7 %).
Cette décélération résulte de l’impact de la crise sanitaire sur le fonctionnement du système de santé, notamment en raison des deux premiers confinements. Elle s’observe en particulier dans le recul des hospitalisations ponctuelles (-1,2 million de patients, en baisse de 12 % entre 2019 et 2020), du fait principalement des reports des chirurgies programmées. L’épidémie de Covid-19 a également conduit à de reports ou des retards de dépistages et d’actes techniques comme le traitement de la cataracte, déjà mis au jour dans les études Epi-Phare notamment.
Pour certaines pathologies comme les maladies cardio-neurovasculaires ou les cancers, on observe également un recul du nombre de patients pris en charge. Celui-ci résulte de retards de dépistage, de diagnostic, voire d’instauration de traitement, impliquant vraisemblablement des prises en charge plus tardives, et donc potentiellement plus lourdes. Inversement, le nombre de nouveaux patients (+127 330 personnes et +9 %) qui ont commencé à prendre des psychotropes en 2020 augmente, objectivant ainsi l’impact de la crise sanitaire sur la santé mentale en France.
Les résultats de la cartographie confirment en effet les différents constats déjà posés par les autorités de santé (Institut national du cancer, la Haute Autorité de santé, Santé publique France) et par les professionnels de santé (notamment par les médecins spécialistes en ville comme à l’hôpital) en termes de non-recours et de retards de soins. Ceux-ci sont notamment visibles sur la prise en charge des cancers ou des maladies cardio-neurovasculaires.

Une nouvelle vision globale et une mobilisation accrue de l’Assurance Maladie
Face à ces constats, connus pour la plupart, mais présentés désormais de façon globale, l’Assurance Maladie s’est fortement mobilisée pour lutter contre les retards de soins et les pertes de chances qu’ils induisent. Dès mi-2020, des campagnes ont été menées pour encourager la continuité des soins auprès des patients en affection longue durée (mailings médecins) et en faveur du recours aux dépistages des cancers. Elles s’appuient pour cela sur le savoir-faire acquis lors de la campagne de vaccination anti-Covid qui a vu se multiplier les actions plus ciblées de type « Aller vers ». D’autres actions ont été engagées, face à la dégradation de la santé mentale et elles vont se renforcer, via Monpsy (remboursement de séances de psychologues sur prescription des médecins) et des mesures de soutien auprès des jeunes, notamment. Malgré tout, il faut rappeler que la continuité des soins a été assurée pour la grande majorité des patients.
L’Assurance Maladie fera de nouvelles propositions sur ces sujets dans le cadre du rapport « Charges et Produits » pour 2023 qui sera publié en juillet prochain.

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