Données de santé : Cegedim Santé écope de 800 000 € d’amende

La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) vient d’infliger une amende de 800 000 € à Cegedim Santé pour avoir violé les règles en matière de traitement de données de santé à caractère personnel. Cette sanction intervient un peu plus d’un an après la dernière qui avait été rendue en la matière à l’encontre de Doctissimo pour un montant de 380 000 €.

L’amende prononcée par la Cnil est le fruit de contrôles réalisés en 2021. Ces contrôles ont révélé deux grands manquements aux règles qui encadrent le traitement des données de santé à caractère personnel, ce qui entraine l’amende de 800 000 € et la publicité de la décision.

Cegedim Santé a violé la procédure d’autorisation de traitement de données de santé à caractère personnel

Tout d’abord, pour traiter les données personnelles de santé récoltées, la société Cegedim Santé n’a pas suivi la procédure prévue par l’article 66 de la loi Informatique et Libertés. Ledit article précise notamment qu’un traitement de données de santé à caractère personnel ne peut être mis en œuvre qu’après avoir été autorisé au préalable par la Cnil.

Cette autorisation n’est toutefois pas nécessaire à la condition que le traitement mis en œuvre soit conforme à l’un des référentiels et règlements types de la Cnil : dans ce cas, le responsable de traitement doit envoyer une déclaration de conformité à la Commission, en amont de sa mise en œuvre.

Etant donné que Cegedim Santé n’a fait aucune déclaration préalable de conformité à un référentiel et n’a pas non plus demandé d’autorisation de traitement, la violation de l’article 66 de la loi Informatique et Libertés est caractérisée.

Le traitement est illicite au regard du RGPD

Ensuite, la Cnil considère que l’un des systèmes de consultation de données de l’assurance maladie issues du téléservice « HRi » n’est pas conforme à l’article 5.1 du Règlement général relatif à la protection des données (RGPD). Cet article indique notamment que les données personnelles doivent être traitées de manière licite, loyale et transparente.

Or, lorsqu’un médecin utilise le logiciel de Cegedim Santé pour consulter les données de santé d’un patient sur le téléservice « HRi » de l’assurance maladie, les données du patient sur les 12 mois précédents sont automatiquement transférées dans le dossier du patient mais aussi vers la société Cegedim Santé. Cette automaticité du siphonnage des données de santé à caractère personnel, dès qu’un médecin consulte le téléservice « HRi », est considéré comme illicite au regard du RGPD.

Selon la Commission, l’outil de Cegedim Santé aurait dû prévoir que les médecins puissent consulter les données de l’assurance maladie sans que cela ne les siphonne automatiquement. Par conséquent, le traitement viole la condition de licéité prévue par le RGPD.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #2 : le point sur la santé des HCR et la prévoyance des Services à la personne

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

You May Also Like

Malakoff Humanis et Kerialis vers un rapprochement

En fin de semaine dernière, par le moyen d'un communiqué commun, Malakoff Humanis, assureur paritaire généraliste, et Kerialis, assureur lui aussi paritaire mais davantage centré sur les professions "du droit et du chiffre", ont annoncé avoir signé "un protocole d'accord en vue de leur projet de rapprochement". Faisant état d'une réflexion entamée depuis le printemps dernier dans ce domaine, les deux groupes paritaires se félicitent d'avoir identifié une...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance interbranches dans les exploitations de polyculture élevage maraîchage CUMA de Loire-Atlantique

La ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025 les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 juin 2025 à l'accord collectif de prévoyance interbranches concernant les salariés non-cadres des exploitations de polyculture, de viticulture, d'élevage, de maraîchage, d'horticulture, de pépinières, des entreprises des territoires et des coopératives d'utilisation de...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l’ouest de la France

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 9 du 27 janvier 2025 à l'accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l'ouest de la France. Les organisations professionnelles et toutes personnes...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 novembre 2024 à l'accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace (IDCC 8422). ...