Données de santé à caractère personnel : qui peut les héberger ?

Alors que le Gouvernement vient de préciser les modalités de fonctionnement du nouveau système des données de santé, les modalités d’hébergement des données de santé à caractère personnel viennent d’être modifiées par ordonnance

Le texte a pour objectif de mettre en place la délivrance d’un certificat permettant à un organisme d’héberger les données de santé à caractère personnel. Il harmonise également les dispositions relatives aux conditions d’externalisation de ces données sensibles. 

L’hébergeur des données de santé soumis à certification

L’ordonnance n°2017-27 du 12 janvier 2017 crée une procédure de certification de l’hébergeur. Cette certification doit être délivrée par un organisme accrédité par l’instance française d’accréditation ou par l’instance nationale d’accréditation d’un autre Etat membre de l’Union européenne. 

Pour en savoir plus sur les conditions d’accréditation, il faudra attendre la parution du décret correspondant en Conseil d’Etat. 

En plus de cette certification, l’hébergeur devra être agréé par le ministre de la culture pour l’activité de conservation des données. 

Une fois ces autorisations obtenues, l’hébergeur devra s’assurer que la personne à l’origine des données de santé à caractère personnel a été dûment informée et ne s’y est pas opposée. 

Un contrat doit obligatoirement être conclu entre l’hébergeur des données et les personnes physiques ou morales qui sont à l’origine de la production ou du recueil de ces données. Le contrat peut même être conclu avec le patient lui-même. Le contenu de ce contrat sera détaillé dans un décret en Conseil d’Etat. 

 

L’usage encadré des données de santé hébergées

Le texte de l’ordonnance précise que les hébergeurs sont tenus de se limiter à la mission d’hébergement des données de santé à caractère personnel qui leur est confiée. 

La fin de cette mission d’hébergement les contraint à restituer toutes les données qui lui ont été confiées sans en garder de copie. 

Bien évidemment, tous les hébergeurs et les personnes placées sous leur autorité sont tenus au secret professionnel. 

L’ordonnance rappelle que la revente de toute donnée de santé identifiante directement ou indirectement est interdite et punie par le code pénal, même si la personne concernée par lesdites données a donné son accord. 

 

L’application progressive de la nouvelle autorisation d’hébergement

L’ancienne procédure d’agrément par le ministère de la santé désormais remplacée par la certification continue de produire effet jusqu’à son terme pour tous les hébergeurs qui l’ont obtenu. 

Même les dossiers d’agrément déposés avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance seront instruits conformément à la procédure précédant l’ordonnance. 

A terme, le rapport remis au Président de la République fixe une application totale des nouvelles mesures de certification au 1er janvier 2019. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...

L’examen du PLFSS 2026 reporté au lundi 27 octobre

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026) devait être examiné en commission des affaires sociales à partir du jeudi 23 octobre 2025. Mais une lettre rectificative concernant l'insertion de la suspension de la réforme des retraites dans le texte impose de revenir à zéro. Le tout nouveau PLFSS 2026 doit donc être réexaminé en conseil des ministres et redéposé à l'Assemblée nationale. Conséquence directe : tout le processus est à...