Si les représentants de la CCN du caoutchouc ont manifesté, dans le cadre de l’élaboration de leur agenda social 2022, leur volonté de s’emparer de l’enjeu de la protection sociale complémentaire, dans l’immédiat, et depuis maintenant plusieurs mois, c’est la question des salaires qui ne cesse de revenir à l’ordre du jour des réunions paritaires de la profession.
Dans le caoutchouc, c’est en février dernier qu’a été engagée la négociation salariale conventionnelle annuelle. Dans un contexte de nette progression de l’inflation, les salariés et leurs représentants syndicaux misaient beaucoup sur cette négociation. Ils en attendaient d’autant plus qu’à la suite de la hausse du SMIC d’octobre 2021, les huit premiers coefficients de la grille des salaires de la CCN s’étaient retrouvés sous le niveau du SMIC – et ce malgré un accord salarial de branche signé au début de l’année 2021. Hélas pour eux, la négociation avait tourné court, les deux collèges se quittant sur un désaccord.
Très agacés par la situation, les représentants salariaux avaient uni leurs forces dans le cadre d’une intersyndicale CFDT, CGT, Sud, FO et CFE-CGC et avaient informé le ministère de l’Industrie d’une part et celui du Travail d’autre part de l’état du dialogue social dans le caoutchouc. Ceci contribuait sans doute à ce qu’une nouvelle réunion de négociation fût organisée le 15 mars. Un accord paritaire était alors trouvé, portant sur une hausse de la valeur du point de 6,45 euros à 6,55 euros, l’établissement du premier coefficient à 1 610 euros contre 1 555 précédemment – soit 0,43 % au-dessus du Smic – et l’intégration d’une clause de revoyure en cas de nouvelle hausse du SMIC.
Cette hausse n’ayant pas manqué d’avoir lieu, au 1er mai, plaçant sous le seuil du SMIC les sept premiers coefficients de la grille, les organisations syndicales de salariés ont jugé nécessaire de discuter à nouveau des salaires avec les employeurs. La CPPNI de la branche qui s’est tenue le 12 mai dernier a été l’occasion d’une telle discussion. D’après différentes sources, cette séance de discussion n’a guère été fructueuse, les employeurs entendant surtout rattraper le SMIC, avec mise en œuvre au 1er septembre. Afin d’obtenir davantage de la partie patronale, l’intersyndicale vient de s’adresser, une nouvelle fois, au ministère du Travail. Affaire à suivre.