Depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, l’augmentation de la pression fiscale (dont l’impact final sur le déficit laisse aussi perplexe que songeur) a nourri un débat intense sur la compétititivité de nos entreprises. Frappées par un “coin socio-fiscal”, comme disent les économistes, à peu près sans égal dans le monde, les entreprises françaises traînent leur poids de briques avec elle lorsqu’il s’agit de vendre: leurs coûts sont plombés par cette fameuse mutualisation qu’on adore, que ce soit en faveur d’une action publique en expansion constante, ou en faveur de dépenses sociales qui suivent le même chemin.
La politique de Manuel Valls consiste à s’attaquer à ce coin socio-fiscal pour stimuler l’offre et favoriser le retour de l’emploi. Certains auront peut-être quelques doutes sur la réalité de cette politique qui s’appuie sur des calculs complexes et des présentations pas toujours loin d’être trompeuses. Ces doutes risquent bien d’être confirmés par l’étude de Coe-Rexecode sur la compétitivité des entreprises françaises: malgré la mise en place du CICE, les part de marché des entreprises françaises en 2014 n’ont pas connu d’amélioration.
Selon le COE, seules les ventes hors de la zone euro ont commencé à connaître une vague embellie à la fin de l’année 2014, essentiellement dans le domaine des matériels de transports. Pour le reste, c’est le calme plat, notamment au sein de la zone euro. Voici ce qu’en dit Rexecode:
“D’un côté, le ratio des exportations françaises de marchandises sur les exportations allemandes ne s’améliore pas de façon significative, restant au voisinage de son plus bas niveau historique (38,8% en janvier 2015). De l’autre, le ratio des exportations françaises sur celles de la zone euro hors Allemagne est plutôt stabilisé depuis 2011. Il se redresse même en janvier 2015, une évolution qui demande à être confirmée.”
COE note par ailleurs que la balance commerciale s’est améliorée grâce à la baisse du prix du pétrole et à ses conséquences sur les prix des importations.
Bref, la France a du mal à prendre le train de la reprise, et profite de façon très passive de ce formidable stimulus qu’est la baisse du prix du pétrole. La rigidité des dépenses publiques y est pour beaucoup.