Le monopole de la sécurité sociale est une obsession très française, qui, assez paradoxalement, occupe encore plus les prétendus libéraux que les étatistes assumés. Emmanuel Macron lui-même, présenté comme “ultra-libéral” par ses opposants, avait prévu une extension du domaine de l’assurance-vieillesse en nationalisant les régimes complémentaires privés, et a mis à l’étude la “Grande Sécu” qui limiterait drastiquement le champ d’intervention des complémentaires santé. Pourtant, d’autres modèles sont possibles, qui donnent une meilleure satisfaction aux assurés. C’est en particulier le cas du modèle allemand qui, depuis les années 90, s’est ouvert à la concurrence.
Le rapport en matière d’assurance maladie que nous présentons ici compare l’évolution des modèles allemand et français, initialement très proches. Depuis les années 90, ces modèles suivent des évolutions inverses.
En Allemagne, la signature du traité de Maastricht a justifié une ouverture des caisses primaires de sécurité sociale à la concurrence. Sans aucune privatisation, l’Allemagne a réformé son système de santé pour améliorer sa qualité de service tout en maîtrisant les coûts.
Pour y parvenir, elle s’est contentée de réformer les conditions d’adhésion aux caisses primaires, en laissant chacun choisir sa caisse, sans tenir compte de l’origine professionnelle.
Inversement, la France a fait le choix de préserver le monopole de l’assurance maladie et d’étatiser de façon grandissante son système de santé, créant une bureaucratie onéreuse et diminuant progressivement la qualité des soins.
Le rapport ci-dessus montre comment la France pourrait, sans susciter de résistance bloquante, emprunter les méthodes allemandes pour dynamiser sa couverture santé.