La semaine à venir sera marquée par quelques temps forts qui font écho à une actualité chargée pour l’exécutif. Après une semaine de polémique sur le voyage de Manuel Valls à Berlin et des déplacements tous azimuts d’un François Hollande désormais en campagne pour sa réélection, l’agenda politique semble en effet dicté par la préparation de 2017 dans un contexte tendu.
Deuxième lecture de la loi Macron
L’actualité sera incontestablement dominée par la seconde lecture de la loi Macron à l’Assemblée Nationale. Le débat devrait montrer que les frondeurs, malgré leur défait au congrès de Poitiers, n’ont guère déposé les armes, malgré des concessions sectorielles du gouvernement comme sur le travail du dimanche pour la FNAC ou sur le rétablissement de la “loi Evin” proscrivant la publicité pour l’alcool. Selon toute vraisemblance, le Premier Ministre devrait recourir au 49-3 (il est possible d’utiliser plusieurs fois le 49-3 pour un même texte) pour accélérer les débats.
La question de l’immigration dans toutes les têtes
Le débat politique devrait se tendre encore un peu plus avec l’exacerbation des sujets autour des migrations. Si le gouvernement italien dénonce le manque de solidarité de l’Europe sur cette question et menace d’agir de façon non cooopérative, le voyage de François Hollande en Algérie illustrera un autre aspect du sujet: la coopération transméditerranéenne sur la question du terrorisme et de la menace islamique. Le procès de l’ouverture des frontières et de la gestion des relations avec nos anciennes colonies ou de nos anciens protectorats est au coeur du débat, même si celui-ci se focalise sur la question des flux migratoires. Jeudi, le Président de la République recevra le rapport d’Eric Ciotti sur la lutte contre les filières djihadistes.
Le défaut grec et l’intégration autour de l’euro
Dans le cadre de ses négociations avec ses partenaires européens, la Grèce refuse trois concessions majeures: un excédent budgétaire supérieur à 1% du PIB en 2015, une réforme des retraites et une augmentation de la TVA sur les biens de première nécessité. Cet enkystement depuis plusieurs semaines devrait déboucher sur un défaut grec qui constituera un défi pour la zone euro. La position allemande, favorable à une éviction grecque de la zone pourrait triompher rapidement et préparer une remontée des taux d’intérêt. Les risques liés à cette opération, conjugués à l’instabilité financière relative de la période, ressuscitent l’angoisse d’une nouvelle crise systémique.
L’auto-satisfaction de l’attractivité
Mardi, un Conseil de l’Attractivité permettra à François Hollande de vanter son action de réforme, avec la mise en place du pacte de responsabilité et autres mesures supposées concourir à la croissance. La communication autour de cette réunion devrait rappeler que le Président de la République est désormais en campagne électorale. La veille, il aura visité le Salon du Bourget où les contrats de vente du Rafale seront sans doute évoquées.
Visite au salon Planète PME
Mercredi, le Président visitera le salon Planète PME organisé par la CGPME. L’événement confirmera la relation privilégiée que le gouvernement entend nouer avec la confédération concurrente du MEDEF. Pour le président Asselin, cette visite confortera son début de parcours qui constitue, à ce stade, une réussite certaine. Alors que la CGPME défend souvent des positions beaucoup plus cnservatrices que le MEDEF, sa stratégie de communication apparaît largement gagnante. Les déclarations intempestives de Pierre Gattaz comptent pour beaucoup dans cette ambiance tendue entre le gouvernement et le MEDEF.