Durant la trêve des confiseurs, nous proposons à lecteurs de relire nos articles essentiels parus depuis la dernière rentrée de septembre. Ce dernier article de la série a été initialement publié le 7 novembre 2022.
Dans ce domaine, les options prises par les deux principaux groupes paritaires de protection sociale : Malakoff Humanis et l’AG2R La Mondiale, ne sont pas les mêmes. Si le premier vient de s’entendre pour la seconde fois cette année sur un accord salarial, le second ouvre dans un climat tendu sa négociation pour 2023.
Un accord majoritaire pour Malakoff Humanis
S’étant emparés à la rentrée de septembre de l’enjeu des salaires, en ouvrant leur seconde négociation de l’année à ce sujet, la direction et les syndicats de Malakoff Humanis sont récemment parvenus à un accord. Signé par la CFDT et l’UNSA, ce second accord salarial de l’année est ainsi majoritaire. “La signature majoritaire de la CFDT et l’UNSA de ce nouvel accord et des accords signés en 2022 (NAO MH, NAO branche) permet de maintenir le pouvoir d’achat des salariés MH”, se félicite la CFDT, première organisation salariale au sein de l’opérateur. “La CFDT et l’UNSA, fidèles à leur ligne directrice, démontrent une fois de plus que rien ne vaut la négociation responsable”, enfoncent-elles le clou.
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Dans le détail, la direction de Malakoff Humanis et les signataires de l’accord se sont entendus sur une revalorisation générale des salaires de 1 % au 1er décembre prochain, avec un salaire annuel minimum à 25 000 euros, sur une prime de partage de la valeur de 1400 à 1800 euros “en fonction du niveau de rémunération” et, enfin, sur l’ouverture anticipée des négociations salariales annuelles pour 2023. Parallèlement à cela, des mesures ont été prises afin d’assainir les couvertures, déficitaires, de protection sociale des salariés : révision à la baisse de la garantie décès mais maintien des garanties sur les arrêts de travail et création d’une garantie pour les aidants d’une part, et hausse de la participation patronale au financement du régime santé d’autre part.
“Sans accord, l’employeur aurait appliqué des dispositions beaucoup moins favorables : prime d’un montant nettement inférieur, 0 % d’augmentation générale et la non prise en charge du surcoût des cotisations prévoyance/santé” affirme la CFDT.
Tensions sur les salaires à l’AG2R La Mondiale
Se fondant sur la tournure prise par la négociation interne à Malakoff Humanis, les syndicats de salariés de l’AG2R La Mondiale abordaient avec bien des attentes l’ouverture d’une nouvelle discussion sur les salaires au sein de l’autre grand opérateur paritaire de la place. D’après des sources concordantes, cette ouverture a eu lieu à la fin du mois d’octobre. La question qui promettait de se trouver au cœur des échanges était celle de savoir s’il s’agissait de n’aborder que les mesures à mettre en œuvre en 2023 ou de revenir également sur les salaires pour l’année en cours. Si les représentants du personnel avaient une réponse très claire à apporter à ce sujet, ils ne savaient pas quelle était la position de la direction à ce sujet. Ils ont, certes, été rapidement fixés.
Les syndicats ont d’emblée formulé leurs revendications. Rappelant que les dispositions appliquées par la direction à la suite de la première négociation salariale annuelle n’avaient pas du tout permis de garantir le maintien du pouvoir d’achat des salariés, ils ont, unanimement, demandé une hausse de 5 % d’augmentation de tous les salaires au 1er juillet 2022, puis une nouvelle augmentation au 1er janvier 2023.
Se positionnant face à ces revendications, la direction aurait d’abord affirmé qu’aucune mesure complémentaire ne pouvait être prise pour 2022. Puis elle aurait proposé un exposé circonstancié des raisons qui, d’après elle, expliquent que ses marges de manœuvre sont limitées – la situation préoccupante d’AG2R prévoyance étant notamment évoquée. Ne s’avançant pas plus précisément quant à ses intentions, elle aurait promis de le faire à l’occasion de la prochaine réunion de négociation, prévue fin novembre. Plutôt irrités par le déroulement de la réunion, les syndicats attendent impatiemment cette échéance.