Comme nous l’avons expliqué à plusieurs reprises depuis la rentrée de septembre, dans les organismes de Sécurité sociale (IDCC 218 et 2793), deux enjeux se trouvent sont à l’origine d’une paralysie du dialogue social de branche : les salaires et le rééquilibrage comptable de la complémentaire santé.
Durant tout l’automne, le dialogue social entre les négociateurs patronaux et salariaux des CCN couvrant les personnels de la Sécurité sociale a été au point mort. D’un côté, les premiers continuent de revendiquer une hausse “sensible” de la valeur du point, ainsi qu’un accroissement de la part du financement patronal du régime conventionnel de frais de santé – une hausse de 50 % à 60 % de cette part permettrait de dégager les trente-cinq millions d’euros nécessaires au bouclage du budget du régime à horizon 2026.
De l’autre, les représentants des employeurs des organismes de Sécurité sociale refusent ces demandes. S’agissant des salaires, l’UCANSS a procédé à une revalorisation unilatérale de 1,5 % de la valeur du point. En ce qui concerne la complémentaire santé, la représentation patronale ne veut pas procéder à une modification des modalités de financement du régime. Les solutions pour son rééquilibrage n’ont d’ailleurs pas encore été esquissées, faute d’un dialogue social de branche fonctionnel.
Dans cette configuration de blocage paritaire total, l’UCANSS a pris l’initiative d’une relance du dialogue social sur le thème des salaires pour l’année 2024. Une réunion est prévue aujourd’hui afin d’aborder ce thème. Afin de bien entamer les discussions, les fédérations syndicales de salariés CFDT, CGT, FO, CFTC et CFE-CGC ont décidé d’appeler aujourd’hui à une grève “massive” dans les établissements du secteur. La négociation salariale 2024 de la Sécurité sociale débute dans une ambiance sereine.