Transport sanitaire : la nouvelle convention-cadre pour les taxis entre en vigueur

Ce lundi 19 mai 2025 marque l’entrée en vigueur de la nouvelle convention-cadre nationale régissant les relations entre les entreprises de taxi et les organismes locaux d’assurance maladie. Publiée au Journal officiel du 18 mai 2025, cette convention vise à moderniser le cadre du transport sanitaire, tout en maîtrisant les dépenses de santé.

En 2024, les dépenses liées aux transports sanitaires ont atteint 6,74 milliards d’euros, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45 % depuis 2019. Face à cette inflation, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a élaboré une réforme visant à rationaliser les coûts tout en garantissant l’accès aux soins.

Les 4 mesures phares de la nouvelle convention sur le transport sanitaire en taxi

La nouvelle convention introduit une tarification unifiée : à compter du 1er octobre 2025, un forfait de prise en charge de 13 € sera appliqué, avec un supplément de 15 € pour les grandes villes. Un tarif kilométrique variable selon le département s’ajoutera à partir du 5e kilomètre. Une majoration spécifique est prévue pour les trajets avec retours à vide lors d’hospitalisations, ainsi qu’une majoration de 50 % pour les transports de nuit, week-end ou jours fériés.

Le transport partagé est encouragé, avec des incitations financières et un système de bonus/malus en discussion.

L’accès au conventionnement est conditionné à une exploitation effective de l’autorisation de stationnement pendant au moins 3 ans. Le maintien du conventionnement nécessite que 50 % de l’activité soit réalisée dans la zone géographique définie par la caisse d’assurance maladie.

Enfin, la facturation via le système SEFi (Service électronique de facturation intégrée) deviendra obligatoire au plus tard le 1er janvier 2027.

Les taxis dénoncent une réforme intenable et alertent sur l’accès aux soins

En réaction à cette réforme, les chauffeurs de taxi ont lancé une grève nationale ce lundi 19 mai.

Les chauffeurs de taxi protestent contre la nouvelle convention qu’ils jugent injuste et inadaptée à leur réalité professionnelle. Ils estiment que le forfait de 13 € par course, même avec des majorations, ne couvre pas les coûts réels de leur activité, notamment en zones rurales où les distances sont plus longues et les trajets à vide fréquents. Cette tarification pourrait entraîner une baisse de revenus de 30 à 40 %.

Les chauffeurs dénoncent également l’absence de concertation dans l’élaboration de la réforme et demandent la nomination d’un médiateur indépendant pour rétablir le dialogue entre l’État, la Cnam et les représentants du secteur.

Par ailleurs, ils s’inquiètent de la concurrence jugée déloyale des plateformes VTC, accusées de contourner certaines règles. Ils réclament que ces plateformes soient soumises aux mêmes obligations que les taxis, notamment en matière de tarification et de réglementation.

Enfin, les chauffeurs alertent sur les conséquences de la réforme pour l’accès aux soins des patients, notamment en zones rurales. Ils estiment que la réduction de l’offre de transport sanitaire pourrait accentuer les inégalités régionales et fragiliser l’accès aux soins pour de nombreux assurés.

Retrouvez la convention complète en cliquant ici.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Une filiale belge d’Allianz s’apprête à reprendre des contrats non-vie

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) signale une récente demande de transfert de contrats déposée par l'entreprise d'assurance portugaise Cosec - Companhia de seguro de creditos SA, située à Lisbonne, auprès de son autorité de contrôle nationale. Ce transfert porte sur l'intégralité du portefeuille de contrats d'assurance non-vie souscrits en libre prestation de services pour des risques situés en France. L'assureur portugais souhaite transférer...

L’accord expérimental de participation de la CCN Syntec est agréé

Un arrêté vient de paraître au Journal officiel pour agréer le dernier accord consacré à la participation dans les entreprises de la convention collective nationale (CCN) des bureaux d'études techniques et sociétés de conseil (Syntec, IDCC 1486). Il s'agit de l'accord du 30 avril 2025 relatif à la création d'un nouveau mécanisme expérimental de participation. Le ...