Cet article a initialement été publié sur le site de l’UPA
Alors que le 6 juin marque le début de l’examen en séance publique du projet de loi Sapin 2, l’UPA appelle les députés à supprimer l’article 43 du texte gouvernemental.
Cet article supprime l’exigence de qualification qui existe aujourd’hui pour exercer la plupart des métiers de l’artisanat, en espérant ainsi libérer la création d’entreprise. Pour autant, le gouvernement se garde bien de livrer le moindre objectif chiffré. Aucune étude d’impact n’a, en effet, été fournie à l’appui de cette proposition.
Or, l’expérience récente montre que ce calcul est totalement erroné. En effet l’artisanat figure parmi les secteurs où l’entrepreneuriat s’est le plus développé ces dernières années, avec la création de 300.000 entreprises supplémentaires (sur un total de 1,1 million d’entreprises artisanales) en moins de 20 ans.
C’est bien la preuve que l’acquisition d’un minimum de compétences n’est pas un frein à la création d’entreprises. Au contraire, elle est nécessaire à la réussite des porteurs de projet. Les chiffres prouvent ainsi que la pérennité des entreprises artisanales est plus importante que dans les secteurs n’exigeant pas de qualification.
Les métiers de l’artisanat sont des vrais métiers qui nécessitent de disposer de compétences. On ne peut pas s’improviser maçon, coiffeur ou boucher !
La suppression des qualifications tendrait à appauvrir très rapidement les savoir-faire artisanaux qui pourtant contribuent à l’attractivité de la France et à la renommée de ses produits. Cette suppression serait également dangereuse pour le consommateur qui ne disposerait plus de garanties quant au professionnalisme des artisans auxquels il ferait appel.
Enfin, comment la majorité pourrait-elle adopter une mesure qui porterait sans doute un coup fatal à l’apprentissage, alors que le gouvernement cherche par tous les moyens, et à juste titre, à développer cette filière de formation ?
Le Président de l’UPA Jean-Pierre Crouzet
« Je veux croire à la sagesse des députés. Je compte sur eux pour ne pas adresser un message de mépris, à la fois aux artisans qui défendent la qualité, et aux jeunes qui se forment dans des métiers d’avenir. Ne sacrifions pas la qualité artisanale sur l’autel du dogmatisme politique. »