Plan de sauvegarde de l’emploi : une appréciation en fonction des moyens de l’entreprise et du groupe

La Cour de cassation a rendu, le 16 novembre 2016, une décision qui apporte des précisions sur les modalités d’appréciation de la pertinence d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). 

 

L’affaire jugée par la Cour de cassation : la contestation d’un PSE

Dans l’arrêt du 16 novembre 2016, des salariés licenciés le 1er octobre 2012 dans le cadre d’une procédure de licenciement économique collectif avec mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi ont saisi la juridiction prud’homale pour contester leur licenciement. Ils ont fait valoir l’insuffisance des mesures du plan au regard des moyens du groupe et le manquement de l’employeur à son obligation de reclassement au sein du groupe. 

Pour déterminer les moyens financiers du groupe, les mandataires liquidateurs de la société employeur exposaient devant la cour d’appel que le groupe à prendre en considération devait se limiter à la société mère holding détenant 95% de la société en cause et ses deux filiales à l’étranger, dont la situation économique était préoccupante. 

Toutefois, pour déterminer le groupe de reclassement, les organes de la procédure avaient identifié dans le même secteur d’activité un plus grand nombre de sociétés hors du territoire français, en liens économiques étroits avec la société en cause. 

Pour apprécier la pertinence du PSE, la Cour d’appel a élargi le périmètre du groupe à l’ensemble des entreprises entre lesquelles étaient relevées une imbrication économique et financière. 

La Cour de cassation a censuré la Cour d’appel sur ce point et a apporté d’importantes précisions. 

 

L’appréciation de la pertinence d’un PSE : une limitation aux moyens de l’entreprise et du groupe

La Cour de cassation considère que la pertinence d’un PSE doit être appréciée en fonction des moyens dont disposent l’entreprise et le groupe dont elle fait partie. 

La Cour poursuit en précisant que la pertinence des possibilités de reclassement au sein du groupe s’apprécie parmi les entreprises dont les activités, l’organisation ou le lieu d’exploitation leur permettent de permuter le personnel. 

Toutefois, s’agissant des moyens financiers du groupe, la Cour de cassation admet une appréciation plus large. En effet, la Cour énonce que la pertinence des moyens financiers s’apprécie compte tenu des moyens de l’ensemble des entreprises unies par le contrôle ou l’influence d’une entreprise dominante. 

Ainsi, la Cour de cassation fait une nette distinction entre l’appréciation de la pertinence du PSE en lui-même et l’appréciation des moyens financiers du groupe. Une distinction que la Cour d’appel avait omis de faire. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

L’introuvable décret dédié à la santé collective des travailleurs des Esat

C'est aujourd'hui que tous les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) doivent obligatoirement être couverts en santé collective par leur employeur. Ces travailleurs (qui ne sont pas des salariés) sont censés pouvoir être dispensés d'adhérer à cette couverture, mais le décret n'est toujours pas paru. Tous les organismes de complémentaire...
Lire plus

Mutuelle à 1 euro par jour : enfin une réaction (timide) d’un poids lourd du secteur

Cela fera bientôt 15 jours que le Premier ministre Gabriel Attal a lancé l'idée d'une mutuelle à 1 euro par jour. Annoncée comme une révolution qui permettra enfin à toutes les personnes non assurées d'être couvertes à moindre frais, cette mesure mènerait plutôt à une complémentaire santé solidaire (CSS) dégradée qu'à une meilleure couverture de la population visée. Or la place...
Lire plus

Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale : c'est le plafonnement de la cotisation applicable à ces anciens salariés. Or calculer ce plafonnement relève du jeu d'équilibriste lorsque les conventions...
Lire plus

La cotisation santé augmentée de la CCN 51 est agréée

La réévaluation de la cotisation santé de la CCN 51 (IDCC 29) est un immense point de tension entre les partenaires sociaux du secteur. Après plusieurs mois de négociations, un accord a finalement été trouvé pour acter une hausse tarifaire destinée à rééquilibrer le régime. Ce texte vient tout juste d'être ...
Lire plus

J-7 pour la santé collective des travailleurs des Esat

Il ne reste plus que 7 jours avant l'application de l'obligation de couvrir les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) en santé collective. Cette réforme, dont quelques détails restent à définir, impactera grandement les employeurs qui relèvent majoritairement de la CCN 66 (IDCC 413). ...