Alors que la dernière négociation de l’accord national interprofessionnel sur l’assurance chômage ne date que de quelques mois, les partenaires sociaux devraient prochainement se retrouver afin de discuter à nouveau de ce sujet. Le Président de la République vient en effet de les inviter à négocier de nouveaux paramètres destinés à favoriser “bien davantage la reprise d’activité” ainsi que “la création d’emplois de qualité”.
Deux objectifs principaux
Dans l’accord Unédic signé au printemps dernier, les partenaires sociaux appelaient les branches d’activité les plus utilisatrices des contrats de travail à durée très courte à négocier afin de limiter le recours à ces formes d’emplois précaires. Le chef de l’Etat estimant aujourd’hui que cet appel du pied ne suffit pas, le prochain accord sur l’assurance chômage devra clairement comporter des éléments engageant les partenaires sociaux nationaux dans ce domaine. En contrepartie de ce qui devrait déplaire aux employeurs, les syndicats de salariés devront s’engager sur une révision des modes de cumul d’une indemnisation chômage et d’un salaire. L’exécutif juge en effet que ce dispositif engendre des situations néfastes, où certains salariés en viennent à préférer de l’emploi non durable, afin d’optimiser leurs ressources mensuelles au détriment de leur insertion professionnelle.
Des syndicats dubitatifs
Saisis par cette nouvelle demande du Président de la République, les représentants des confédérations salariales se montrent moyennement convaincus par l’opportunité d’une nouvelle négociation chômage. Ainsi, FO n’entend pas parler à nouveau de l’enjeu du cumul emploi-chômage. Cité par Le Monde, Eric Courpotin, de la CFTC, défend la même position, ajoutant : “On ne prend même pas le temps d’évaluer l’impact de la convention signée l’an passé”. La CFE-CGC, pour sa part, anticipe l’impossibilité à se mettre d’accord sur un système de bonus-malus sur les contrats très courts. Même la CFDT ne semble pas faire preuve d’un enthousiasme débordant. Toujours citée par Le Monde, sa responsable confédérale Marylise Léon réagit en ces termes à l’invitation de M. Macron : “Nous sommes partants pour cette négociation, mais il reste à voir quelle latitude nous aurons. Ce sera un test grandeur nature”.
Il est vrai que l’on peut tout à fait imaginer que les partenaires sociaux n’auront guère de marge de manoeuvre dans le cadre de cette négociation où le patronat risque fort de ne pas vouloir vraiment instituer un bonus-malus sur les contrats très courts et les syndicats risquent fort pour leur part de refuser une remise en cause du cumul emploi-chômage.