Cet article a été publié sur le site du syndicat de salariés CFE-CGC.
La rentrée 2020 s’annonce compliquée : l’épidémie du Covid-19 n’est pas terminée et continue à imposer des mesures sanitaires qui perturbent l’activitééconomique et impactent fortement son organisation. Les effets de la crise économique et sociale sur l’emploi se matérialisent chaque jour un peu plus etnourrissent une inquiétude grandissante chez nombre de nos concitoyens.
Les salariés de l’encadrement sont en première ligne pour définir et mettre en œuvre au sein des entreprises et des administrations les adaptations d’organisation permettant de concilier la sécurité sanitaire des salariés et une dégradation la plus limitée possible de poursuite de l’activité économique.Ils s’appuient sur leur connaissance fine de leur environnement de travail et de ses spécificités pour définir les meilleurs compromis.
Le gouvernement va publier le 31 août « le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de Covid-19 » incluant la mesure de port systématique du masque dans les espaces clos et partagés. Consultée, la CFE-CGC a défendu sur la foi de l’expérience de ces derniers mois qu’un dialogue social constructif dans les entreprises était le mieux à même de définir les mesures sanitaires pertinentes. Or plus les mesures sont adaptées, mieux elles sont comprises et donc mieux elles sont appliquées. Cela renforce leur efficacité sanitaire et le niveau de confiance des salariés, et réduit la nécessité de contrôler leur application.
La CFE-CGC appelle donc le gouvernement à laisser une large place à des adaptations de bon sens à cette règle générale.
Les salariés de l’encadrement sont également souvent sollicités pour répondre à l’inquiétude de leurs collaborateurs face à une activité ou des perspectives économiques dégradées dans nombre d’entreprises et à leur appréhension de perdre leur emploi. La CFE-CGC défend que les dispositifs de maintien dans l’emploi de longue durée (dont l’APLD) doivent être utilisés le plus possible pour préserver les compétences qui seront indispensables à une relance future.
Contrairement à ce qu’ont affirmé cet été les directions de plusieurs grands groupes lors de la publication de leurs résultats semestriels, la CFE-CGC affirme que la résilience d’une entreprise ne se mesure pas au niveau de son résultat financier en période de forte crise (qui a souvent été le résultat de plans d’économies préjudiciables au long terme) mais d’abord à sa volonté de préserver et développer les compétences de ses salariés et à continuer à investir pour enrichir son portefeuille de produits et services en cohérence avec l’indispensable transition écologique, seul gage de pérennité et de développement dans la durée. Les cadres des entreprises seraient bien plus utiles en s’investissant dans une telle démarche porteuse d’avenir qu’en participant à reculons à gérer des plans d’économie et de suppression de postes.
La CFE-CGC rappelle que seules des évolutions majeures de la gouvernance des entreprises visant à y associer davantage les représentants des salariés (comme c’est le cas en Allemagne et dans les pays nordiques) permettront de retrouver la voie d’une confiance partagée au sein des entreprises.
Le gouvernement va annoncer prochainement son plan de relance. La CFE-CGC attend qu’il ne soit pas essentiellement une distribution sans conditiond’argent public aux entreprises. Les 100 milliards d’euros investis par la collectivité nationale doivent financer des projets et des investissements avecdes livrables bien définis, des créations et maintiens d’emploi et de formation de citoyens français quantifiés et effectifs à court terme et la matérialisation d’un regain de souveraineté sur les secteurs stratégiques de notre économie.