La réforme engagée par la loi Santé dans le secteur sanitaire et social provoque la colère des syndicats de salariés. C’est pourquoi un appel à la grève nationale a été émis pour le 25 juin 2015. Dans un contexte de révision du budget, les salariés des établissements du secteur sanitaire et social craignent des suppressions d’emploi, d’autant plus que les conditions de travail ne semblent pas aller en s’améliorant.
Les cibles de la grève dans le secteur sanitaire et social
La date choisie pour la grève est symbolique, le 26 juin se tiendra une réunion du ministère des Affaires Sociales, au sujet d’une réorganisation des diplômes du travail social. L’appel est intersyndical, la CGT, SUD Santé Sociaux et FO ont signé un tract commun présentant leurs revendications. Les secteurs de la santé et de l’action sociale se mobilisent contre les réformes (pacte de responsabilité, loi Macron, projet de loi Santé,…) et sous un plus grand angle, contre l’austérité. Le mouvement du 25 juin sera suivi par différents mouvements, notamment par les syndicats de l’éducation militant contre la réforme des collèges.
Jean-François GAST, un des responsables de la CGT Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, dénonce une “politique de chasse contre la branche sociale”, dont “les responsables sont les grandes entreprises”. C’est une lutte contre la politique d’austérité qui se mettra en marche le 25 juin. Les réformes, selon les syndicats, affaiblissent le système médico-social, gangréné par le “parasitisme financier”.
Les salariés du travail sanitaire et social qui descendront dans la rue veulent être le miroir d’un ras-le-bol national contre la politique d’austérité. Ils estiment que le pacte de responsabilité n’est pas respecté, et affirment que le gouvernement espère que les promesses qu’il n’arrive pas à tenir le seront par les patrons. Un plan d’économie est mis en place, 3 milliards à retenir pour la fin d’année : mais à quel prix s’interrogent les syndicats ? Les suppressions de postes arrivent peut-être en tête des revendications, il s’agit là de préserver son emploi dans un contexte économico-social qui peine à se redresser. Quand les chiffres du chômage augmentent, avoir un emploi devient un privilège : le conserver est primordial, avec ses acquis en priorité et avec des améliorations dans l’idéal.
Une grève aux revendications locales contre les plans d’économie
La grève devrait être suivie nationalement. Dans l’Indre et Loire, un plan d’économie à hauteur de 22 millions d’euros est prévu. Ce sont les salariés qui en subiront les conséquences, d’après le syndicat SUD Santé-Sociaux d’Indre et Loire. Des représentants de ce syndicat dénoncent la restructuration des conditions de travail et rejoignent les revendications des salariés de l’AP-HP. Dans le service dermatologie de l’hôpital de Tours, 8 postes risquent effectivement d’être supprimés. A Marseille, l’hôpital Sainte Marguerite ferme des secteurs, des postes manquent et les conditions de travail se dégradent… Christelle MIOUX, représentante du syndicat CGT Nord, s’élève contre les directions professionnelles : ” On perd des emplois, ce n’est plus possible. On doit réagir, le gouvernement doit nous entendre”.
Finalement, c’est un trop plein qui compte se déverser lors de la grève du 25 juin. Le tract de la CGT sert de mot d’ordre, s’y ajoutent les revendications locales et la fatigue des salariés. Ils veulent avant tout maintenir leur emploi et lutter contre des réformes qui leur paraissent défavorables. Comme un prolongement des grèves de l’AP-HP, ce mouvement rejette les projets de loi, lutte contre l’austérité, cherche des solutions à la crise, mais surtout s’élève contre la politique du gouvernement.
La grève dénonce les conséquences des réformes sur le long terme
Les syndicats adoptent une position défensive pour la grève du 25, Guy BALLARIN, représentant du syndicat SUD Santé-Sociaux de Haute-Garonne redoute les « coupes sombres dans le budget de l’Etat ». Ce budget, c’est celui accordé aux hôpitaux publics. Des économies sont nécessaires, mais les salariés ne veulent plus être en première ligne et faire les frais de la politique d’austérité.
Ce que redoute le plus M. BALLARIN, c’est une possible dénonciation de la convention collective 66. En effet, les organisations patronales Syneas et Fegapei s’apprêtent à fusionner et les conclusions d’un tel projet font peur aux syndicats. Le représentant de SUD Santé-Sociaux de Haute-Garonne pense notamment la “temporalité des décisions”, celles d’aujourd’hui auront des “conséquences dans 5 ou 10 ans et coûteront plus cher à la société “. La grève du 25 juin est donc en prévention des actions de demain et contre celles d’aujourd’hui. Du côté des organisations patronales, le MEDEF Rhône-Alpes n’a pas souhaité communiquer au sujet de cette grève.