Société TIM : les salariés craignent la mise en liquidation de leur entreprise

Cet article provient du site du syndicat FO.

Le tribunal de commerce de Lille a renvoyé au 26 juillet sa décision concernant la reprise de la société Tim. Les 470 salariés craignent la mise en liquidation de cette entreprise, implantée depuis 1948 dans la région de Dunkerque (Nord), et spécialisée dans la fabrication de cabines d’engins de chantier. 

« C’est Dallas, on va de rebondissements en rebondissements, ça devient vraiment pénible », lâche Christophe Fournier, délégué FO chez Tim et représentant des salariés. Depuis des semaines, les 470 salariés de cette entreprise spécialisée dans la fabrication de cabines d’engins de chantier attendent d’être fixés sur leur sort. Tout comme les 500 employés indirects chez les sous-traitants et les fournisseurs. 

La société, implantée à Quaëdypre, dans le Nord, a été placée en redressement judiciaire fin janvier, puis mise en vente mi-avril. Après un premier report, le tribunal de commerce de Lille devait trancher de manière définitive entre les offres des deux repreneurs le 19 juillet. Il a repoussé sa décision au 26 juillet. 

S’il continue à se battre pour sauver l’emploi, Christophe Fournier se montre relativement pessimiste sur le sort de l’entreprise et redoute la mise en liquidation. Il y a deux candidats à la reprise. Le premier est le groupe allemand Fritzmeier, actuel propriétaire de Tim et dont le plan de continuation, jugé insuffisant, avait été rejeté en avril dernier. Il ne s’engage à reprendre que la moitié des salariés. 

L’offre de l’actuel propriétaire irrecevable

Mi-juin, il a assigné en justice Caterpillar, le principal client de Tim, a qui il reproche de s’être brutalement désengagé depuis 2016. Il lui réclamait le paiement d’une contribution financière suffisante pour permettre le redressement de la société, à hauteur de 30 millions d’euros. « Comme il n’a touché que 4,2 millions, son offre a été jugée irrecevable par le tribunal », explique le délégué FO. 

L’autre candidat est l’industriel bulgare Fil Filipov, propriétaire de la société allemande d’engins de BTP Atlas. Il prévoit d’investir 12 millions d’euros, avec le soutien de la Région, de l’État et de Caterpillar. Il s’engage à reprendre tous les salariés, à l’exception de 24 cadres. Il a le soutien de l’intersyndicale FO-CGT-CFDT-CFTC. 

« Le juge a estimé que les conditions n’étaient pas suffisamment remplies,poursuit Christophe Fournier. Il ne veut pas de lettres d’intention de la Région et de l’État mais demande des garanties bancaires. Il exige aussi un business plan plus détaillé. Pourtant les clients seraient prêts à repartir avec nous et Monsieur Filipov a des projets pour relancer le chiffre d’affaires. » 

La trésorerie à sec fin juillet

Dans l’usine, l’ambiance est tendue. « La décision du tribunal sera prise le 26 juillet, à la veille de nos congés, l’usine ferme le 28 juillet pour deux semaines,explique Christophe Fournier. Et la trésorerie ne nous permet pas d’aller au-delà de fin juillet. Les gens sont à bout. » 

Ces derniers mois, les salariés s’étaient mis en grève à plusieurs reprises, à l’appel de l’intersyndicale. La dernière mobilisation, mi-juin, avait duré une semaine. Ils revendiquaient des garanties pour l’avenir et une meilleure indemnisation des salariés licenciés dans le passé ou à l’avenir. Un plan social avait déjà supprimé 123 postes en 2016. 

Tim, qui fait face depuis plusieurs années à des difficultés financières et une baisse de commandes, est implantée à Quaëdypre depuis 1948. Autrefois surnommée le « fleuron des Flandres » elle comptait encore plus de 900 salariés au début des années 2010. 

Grève chez Tim, où près de 250 emplois sont menacés 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Frais de santé : la MGEN remporte le ministère de la Culture

Au printemps dernier, le ministère de la Culture avait engagé sa procédure d'appel d'offres pour la couverture de frais de santé de ses agents et anciens agents. D'après des sources concordantes, c'est la MGEN qui a remporté le marché. Après sa victoire dans le cadre de l'appel d'offres de frais de santé du Conseil d'Etat, c'est un deuxième succès important en quelques semaines pour le mutualiste. Ces deux réussites lui permettront peut-être de passer outre l'échec...

Les ateliers et chantiers d’insertion consultent le marché en frais de santé

Les représentants paritaires de la CCN des ateliers et chantiers d'insertion viennent de lancer un appel d’offres afin de recommander un ou plusieurs organismes pour l’assurance et la gestion du risque de frais de santé pour ses salariés. Le cahier des charges est à retirer à l’adresse suivante : aosante.aci@gmail.com et les offres doivent être formulées avant le 10 mars prochain. Plus de détails...

Avis d’extension d’avenants à la CCN de la production audiovisuelle

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 25 janvier 2025, les dispositions de l’avenant n° 20 du 29 novembre 2024 relatif aux salaires minima conventionnels et de l'avenant n°21 du 29 novembre 2024 relatif au Comité central d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CCHSCT), conclu dans le cadre de la convention collective nationale de la production audiovisuelle...