Seniors : la CFDT déçue par le rapport BELLON

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT.

« Rien de révolutionnaire » : tel est le sentiment de la CFDT à la lecture du rapport Bellon-Soussan-Mériaux remis le 14 janvier.  

Trente-huit propositions visant à « favoriser l’emploi des travailleurs expérimentés » doivent servir de base de travail à la concertation sur l’emploi des seniors menée par la ministre du Travail. « Or, pour l’essentiel, le rapport reprend des dispositifs existants et propose de les renforcer », développe Catherine Pinchaut, secrétaire nationale. Parmi les pistes, certaines tiennent à la politique de prévention et de santé au travail, comme le fait d’abaisser les seuils déclenchant l’obligation pour une entreprise de négocier un accord de prévention de la pénibilité ; ou de renforcer l’accompagnement des salariés ayant ouvert des droits au titre du C2P en vue d’une reconversion professionnelle. Les auteurs préconisent de « rééquilibrer l’effort de formation continue pour soutenir les transitions vers les secondes carrières », via le déplafonnement du CPF à partir de 45 ans. 

Quant aux fins de carrière, il s’agit de favoriser des transitions plus progressives en ouvrant le dispositif du cumul emploi-retraite et celui de retraite progressive auquel certains travailleurs (cadres au forfait jours, fonctionnaires, professions libérales…) n’ont pas accès. « La CFDT n’a pas de désaccord de fond sur les pistes préconisées. Mais quand commencera-t-on à réellement travailler dessus ? Les employeurs ont ici une vraie responsabilité pour faire avancer concrètement l’emploi des seniors. » Les chiffres le confirment : en France, à peine la moitié des 55-64 ans sont encore en emploi (contre 80 % en Islande). Et à 62 ans, l’âge légal de départ en retraite, le taux tombe à 20 %. 

Les pistes syndicales 

Reçus dans la foulée de la remise du rapport par la ministre, les partenaires sociaux ont pu présenter leurs propres pistes de travail. Outre la réhabilitation du contrat de génération (supprimé en 2017) prônée par plusieurs syndicats, la CFDT suggère d’anticiper dès 45 ans le petit risque (l’obsolescence des compétences) et le grand risque (devoir changer de métier) via des entretiens professionnels bisannuels et un accès favorisé à la formation longue. Une autre piste : traduire le vieillissement dans les aménagements du travail, en faisant enfin du reclassement et de la reconversion un objet de dialogue social. 

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