Si la santé bucco-dentaire des jeunes est en nette amélioration depuis 2009, l’obésité est aussi en nette progression. En 2017, 18% des adolescents seraient en classe de troisième seraient en surcharge pondérale et 5% en état d’obésité. Les milieux sociaux sont l’un des premiers facteurs de disparités.
Comment vont les adolescents français ? Une étude de la Drees, le service statistique des ministères sociaux du pays, publiée mercredi, tente d’apporter une réponse à cette question. Selon les résultats de cette enquête, menée auprès de 7 200 élèves en 2016 et 2017, si les adolescents de l’Hexagone ont des dents en meilleure santé qu’il y a environ dix ans, ils se trouvent toutefois plus souvent en situation de surpoids.
Ainsi, révèle l’étude, 18,2 % des jeunes en classe de 3e sont en surcharge pondérale. Parmi eux, plus d’un quart (environ 5,2 %) sont obèses. Ces proportions étaient respectivement de 17 % et 3,8 % en 2009 et 15,8 % et 3,5 % en 2001, rappelle la Drees, soulignant que la hausse est notable « en particulier pour les filles ».
« La santé bucco-dentaire est, en revanche, en nette amélioration : 68 % des adolescents ont des dents indemnes de caries, contre 56 % en 2009 », note l’organisme statistique. Les jeunes participants à l’étude ont réalisé un examen de santé ainsi qu’un entretien portant sur leurs habitudes de vie et leur santé respiratoire. Près d’un adolescent sur huit (12 %) déclare ainsi avoir eu des sifflements dans la poitrine au cours des douze derniers mois, ce qui peut être un indicateur d’asthme, contre 10 % en 2009. Les filles étaient plus fréquemment concernées par ces sifflements que les garçons (15 % contre 9 %).
Des inégalités sociales qui en disent long
Dans ses conclusions, la Drees met l’accent sur la persistance de fortes inégalités sociales. « Ainsi, 24 % des enfants d’ouvriers sont en surcharge pondérale et 8 % sont obèses, contre respectivement 12 % et 3 % des enfants de cadres. La proportion de ceux qui n’ont aucune dent cariée s’élève à 59 % pour les enfants d’ouvriers, contre 77 % pour ceux des cadres ». De même, 10 % des élèves en collèges « éducation prioritaire » ont des troubles de la vision de loin non corrigés, soit le double des élèves scolarisés dans d’autres établissements.
« Ces disparités peuvent en partie s’expliquer par des habitudes de vie différenciées selon le milieu social. Les habitudes de vie bénéfiques à la santé sont plus souvent déclarées par les adolescents issus des milieux socialement favorisés : prise régulière d’un petit déjeuner, pratique d’un sport, limitation du temps passé devant les écrans, recours au dentiste », analyse la Drees.
Par exemple, seule une moitié (52 %) des collégiens scolarisés en éducation prioritaire déclarent prendre un petit déjeuner tous les matins, contre les deux tiers (65 %) pour ceux des autres établissements.