D’après Public Sénat, dans le cadre du document compilant l’ensemble des mesures du “plan de relance et de résilience” (PNRR) qu’il doit faire parvenir aujourd’hui à la Commission Européenne, l’exécutif évoque l’enjeu de la réforme des retraites.
S’il demeure vague quant à ses intentions, toujours est-il que le gouvernement prête le flanc aux accusations de soumissions à l’agenda bruxellois.
Un projet de réforme des retraites peu formalisé
Au Sénat, où il a présenté les principales orientations du document, Olivier Dussopt, le ministre des Comptes Publics, a défendu la nécessité d’une réforme des retraites. “Nous savons que nous devons mener une réforme des retraites. Nous devons la mener pour une grande plus égalité entre les différents assurés sociaux. Nous savons que nous devons aussi la mener pour garantir une pérennité du système de retraites” a-t-il déclaré.
Il a toutefois assuré aux parlementaires que le projet de réforme des retraites est annoncé à la Commission Européenne est “sans qu’il apparaisse de manière datée, ni de manière précise dans son périmètre et dans sa nature”. Justifiant cette forme assez souple d’évocation du sujet, le ministre a affirmé que les instances européennes ont “accepté que cette réforme n’apparaisse pas avec un jalon calendaire”. En somme : à en croire le ministre, c’est presque de manière purement formelle, pour faire plaisir à Ursula et ses petits amis, que l’exécutif aurait ressorti l’idée d’une réforme des retraites.
Les souverainetés nationales en question
Réagissant à cette annonce gouvernementale, un sénateur les Républicains (LR), Vincent Segouin, s’est demandé si la réforme n’était pas “plus ou moins imposée par l’Europe”. Ceci l’a conduit à poser la question de la perte de souveraineté des nations : “Est-ce que, décidément, l’indépendance budgétaire des Etats va rester, ou est-ce que dorénavant nous serons soumis au contrôle de l’Europe sur les choix budgétaires qui seront pris ?”.
Saisi par cette question ô combien importante, le ministre des Comptes Publics s’est pourtant voulu rassurant. “Aucune des réformes qui apparaissent dans le PNRR n’est une réforme imposée par la Commission. Nous portons nous-mêmes des réformes qui convergent avec les attentes ou les orientations de la Commission, mais la Commission n’impose pas de réforme à la France en la matière” a-t-il promis. Les souverainistes divers et variés s’interrogeront tout de même sur la sincérité d’une telle promesse, formulée il est vrai par le représentant d’une majorité profondément européiste.
Quoi qu’il en soit de ces débats, on pariera que ceux d’entre les hiérarques des organisations syndicales françaises de salariés qui sont eux aussi européistes – soit : une grande majorité – trouveront dans cette promesse ministérielle un motif de réconfort quant à leur engagement au service de la cause bruxelloise.