Retraites : le débat sur le coût des pensions publiques se poursuit

budget social

Si, dans son rapport sur les perspectives financières et comptables des régimes de retraite, la Cour des Comptes – et ce fut là l’un de ses enseignements les plus commentés dans la presse – a écarté l’existence d’un “déficit caché” des retraites qui serait dû aux pensions de la fonction publique d’Etat, le débat relatif au financement de ces dernières n’en demeure pas moins ouvert.

Ce débat permet notamment de poser la question du coût pour la collectivité des pensions de la fonction publique d’Etat.

“Une pyramide de Ponzi dans nos finances publiques” (Stéphane Vojetta)

Commentant en fin de semaine dernière le rapport de la Cour des Comptes, Stéphane Vojetta, député de la 5ème circonscription des Français établis hors de France, apparenté macroniste, n’a pas cherché à masquer l’agacement qu’il lui a inspiré. “En tant que parlementaire je n’accepte pas d’entendre la Cour des Comptes expliquer que, par définition, il n’y a pas, il ne peut pas y avoir et il n’y aura jamais de déficit du système des retraites des fonctionnaires, car l’État éponge tout avec l’argent du contribuable, et si besoin avec le déficit et la dette publique” a-t-il d’abord affirmé sur son compte X. Il a ensuite jugé que prétendre que les pensions publiques ne pouvaient pas présenter de déficit constituait une forme de “mensonge d’Etat” et de tentative de dissimulation d’une “pyramide de Ponzi dans nos finances publiques”. Très remonté, le parlementaire a enfin appelé à “dénoncer” cette situation et à y “mettre fin”.

François Hommeril (CFE-CGC) contre la “post-vérité trumpiste”

A la suite de cette prise de position du député macroniste, François Hommeril, le président de la CFE-CGC, a décidé de se lancer dans le débat, toujours sur le réseau social X et de manière tout aussi virulente. “Le régime des retraites des fonctionnaires de l’Etat n’est pas un régime par répartition. Il n’a pas à être « équilibré » par des cotisations” a-t-il lancé, insistant sur le fait que “c’est une charge de l’Etat” depuis son institution. N’ayant visiblement pas apprécié la charge de Stéphane Vojetta, le patron de la centrale de l’encadrement l’a accusé de verser dans le mensonge au sujet du statut des pensions publiques : “Méconnaître cela, c’est basculer dans la post-vérité trumpiste. C’est tendance”. On relèvera, certes, que, sur le fond, le leader syndical ne s’est pas exprimé sur l’enjeu de la soutenabilité ou non du coût de ces pensions pour la collectivité.

Des pensions très coûteuses pour la nation

Hélas, c’est pourtant là l’essentiel du débat. Pour avoir davantage d’éléments précis sur ce point, il faut se référer à des analyses plus expertes, comme celle, publiée dans Le Point, d’un ancien inspecteur général des Finances, Jean-Pascal Beaufret, ou encore celle, publiée dans le Nouvel Obs, de l’économiste Gilles Raveaud. On y apprend, en l’occurrence, que le coût des pensions des fonctionnaires est extrêmement élevé pour la nation. Si elles sont financées à hauteur de 80 % par des cotisations ou subventions remplaçant des exonérations de cotisations, les 20 % restants correspondent à des dépenses étatiques dont le montant frôle les 80 milliards d’euros. Représentant une part non négligeable des ressources allouées aux ministères, cet argent n’est pas utilisé afin de remplir des missions au service direct de la nation.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer
retraite
Lire plus

Les pensions de retraite progressent mais perdent du terrain face à l’inflation

Les pensions de retraite continuent d’augmenter en montant affiché, mais reculent en pouvoir d’achat. Fin 2023, l’inflation a effacé une grande partie des revalorisations accordées dans l’année. Cette évolution est mise en lumière par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son édition annuelle sur les retraités et les retraites, qui comprend aussi une étude sur la retraite par capitalisation déjà analysée dans ...

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...