Si la négociation paritaire sur l’avenir des retraites a vu sa légitimité affaiblie par les départs de FO, de la CGT et l’U2P, elle continue néanmoins d’avoir lieu, sous la houlette du tandem constitué par la CFDT et le MEDEF.

Continuant à défendre l’assouplissement de la réforme de 2023, la CFDT s’est prononcée en faveur d’une mise à contribution des retraités aisés.
Le retour sur les 64 ans, “objectif” pour la CFDT
Dans un entretien qu’elle a accordé à la Tribune Dimanche, Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, a réaffirmé que, pour son organisation, le retour sur l’allongement à 64 ans de l’âge légal de la retraite constituait un “objectif” à atteindre dans le cadre de la négociation paritaire en cours. “Revenir sur l’âge légal de 64 ans reste un objectif pour la CFDT” a-t-elle en effet déclaré. Du point de vue de la patronne de la CFDT, l’assouplissement de la mesure phare contenue dans la dernière réforme des retraites pourrait notamment passer par de meilleures prises en charge de la pénibilité au travail et des carrières féminines – souvent moins linéaires que celles des hommes. “Pour la CFDT, le programme du conclave tient en trois mots : âge légal, pénibilité, et retraites des femmes” a-t-elle en l’occurrence expliqué.
Les “pensionnés les plus aisés” à mettre à contribution
N’ignorant pas qu’un tel assouplissement devait emporter des dépenses supplémentaires pour le budget social de la nation – “parce que la CFDT n’est pas hors-sol, nous tenons à assurer son équilibre financier” – la secrétaire générale de la première organisation syndicale française de salariés a jugé opportun de réfléchir à une mise à contribution accrue des “pensionnés les plus aisés”. “Je suis d’accord avec l’idée qu’il faut un partage des efforts auprès de tous ceux qui le peuvent, les actifs mais aussi ceux déjà à la retraite” a-t-elle d’abord déclaré, poursuivant que cet effort devrait porter sur une partie seulement des retraités : “Bien entendu, il ne s’agit pas de demander un effort à ceux qui sont au minimum vieillesse ou qui ont du mal à boucler les fins de mois, mais aux pensionnés les plus aisés” a-t-elle déclaré.
Certains acteurs et observateurs du monde de la protection sociale seront sans doute tentés d’ajouter qu’une telle mise à contribution supplémentaire ne manquerait peut-être pas de sens également s’agissant du financement de l’assurance maladie.