Retraites : François Asselin (CPME) appelle à un nouveau paritarisme

Le dossier de la réforme des retraites est en eaux troubles depuis plusieurs semaines et les partenaires sociaux continuent de mettre la pression sur le gouvernement. La dernière tribune publiée par François Asselin (président de la CPME) dans les colonnes de nos confrères de l’Opinion rappelle que trop d’incertitudes règnent encore sur la réforme. Il appelle le gouvernement à réinviter les partenaires sociaux dans le processus de décision.

 

Comme nous l’annoncions début octobre, le débat organisé par Emmanuel Macron à Rodez sur la réforme des retraites n’a pas convaincu. François Asselin appuie sur l’absence de réponses précises concernant l’âge de départ à la retraite ou la durée de cotisation. Il vient aussi, logiquement, au soutien des professions libérales dont il partage l’inquiétude grandissante : qui ne le serait pas sachant que leurs cotisations vont augmenter alors que leurs prestations vont diminuer ? Le président de la CPME prône un retour aux principes qui doivent régir la réforme des retraites et conduire à une réelle prise en compte des revendications des partenaires sociaux. 

 

La réforme des retraites ne réussira qu’avec l’implication des partenaires sociaux selon la CPME

François Asselin rappelle les grands principes qui devraient régir la réforme des retraites pour en faire une réforme réussie. Le premier principe consiste à déployer un système universel de base pour tous les actifs touchant jusqu’à 40 000 euros par an. Les français devront avoir au moins 63 ans pour ouvrir leurs droits, les pensions seront calculées par points et l’assiette de cotisation sera fixée à 1 PASS (plafond annuel de la sécurité sociale, soit 40 524 € en 2019). 

Le deuxième principe vise les revenus supérieurs à 40 000 euros par an. Dans ce cadre, un régime complémentaire adapté à chaque catégorie spécifique d’actifs devrait exister. Cela intégrera donc les spécificités des professions libérales, des travailleurs indépendants, des fonctionnaires (comprenant les régimes spéciaux) et des salariés du privé. 

Le troisième principe est le plus important pour le président de la CPME : c’est celui de la gouvernance partagée et de la gestion paritaire des retraites. Il en va de l’intérêt général pour François Asselin. Il refuse que l’Etat soit seul décisionnaire concernant toutes les décisions liées au niveau des pensions de retraite des français. Selon lui, la réforme des retraites ne pourra se faire qu’avec la prise en compte des remontées du terrain apportées par les partenaires sociaux. Cela induirait alors la réinvention du dialogue social pour un “nouveau paritarisme”. 

En effet, François Asselin appelle à une réorganisation du dialogue social autour de 3 piliers : la responsabilité (impliquant la gestion saine des régimes), l’indépendance vis-à-vis de l’Etat, et la transparence des partenaires sociaux (tout euro dépensé doit être justifié). La réforme des retraites serait donc aussi l’opportunité de réformer le dialogue social pour redonner confiance aux français dans le système. A l’heure ou la réforme commence à sombrer, c’est un pari positif qui doit encore trouver écho dans les rangs des autres organisations représentatives d’employeurs et de salariés. 

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