Il y a quelques jours, comme nous en avons fait état dans nos colonnes, le Sénat a cru bon, dans le cadre de son examen du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement, de se faire le promoteur de la retraite par capitalisation.
L’actualité boursière, pour le moins chahutée ces derniers jours, vient fort opportunément rappeler aux sénateurs l’intérêt d’adopter une attitude balancée au sujet de la retraite par capitalisation.
Deux développements fort contradictoires pour la capitalisation
La succession des évènements est, évidemment, fort malheureuse pour les sénateurs et, en particulier, pour Jean-François Husson, l’élu les Républicains qui a été à l’origine de l’affaire : une semaine à peine après avoir voté un amendement exigeant du gouvernement qu’il réalisât une étude au sujet de l’intérêt du développement, en France, de la retraite par capitalisation, et c’est un début de crise boursière qui survient ! A la suite, en l’occurrence de la faillite de la SVB Bank, la banque de la Silicon Valley, et malgré les appels au calme lancés par les autorités – ou plutôt, du fait de ces appels, railleront les mauvais esprits – les marchés financiers font face à de fortes secousses, qui viennent rappeler à quel point il peut être risqué de leur confier sa retraite.
Une crise financière potentiellement structurelle
Ces secousses viennent d’autant plus rappeler cette réalité qu’elles pourraient tout à fait se prolonger en une crise financière bien plus structurelle. Est-il en effet nécessaire de rappeler ici que de nombreux opérateurs financiers divers et variés pourraient fort bien faire les frais des difficultés qui ne manqueront pas de se faire jour sur le marché obligataire du fait de la remontée des taux d’intérêt ? Les niveaux élevés atteint par les indices boursiers du fait de politiques monétaires bien trop accommodantes sont, selon toute hypothèse, des sommets – dont il va falloir, par conséquent, redescendre à un moment donné, moment qui semble proche. L’agenda du Sénat en faveur de la retraite par capitalisation n’est, décidément, pas le bon.