Réforme des retraites : le Medef précise sa position sur le très haut encadrement

En marge de la conférence sur le financement des retraites, qui a débuté hier, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a accordé une interview aux Echos dans laquelle il développe la manière dont le Medef appréhende la réforme en cours.

 

Entre autres choses, on peut y prendre connaissance de nouvelles précisions relatives à la position de la principale confédération patronale sur la question des retraites du très haut encadrement. 

Un changement notable de position du Medef

A la fin toute fin du mois de janvier, M. Roux de Bézieux lançait un pavé dans la mare patronale en déclarant, devant la commission spéciale sur les retraites de l’Assemblée Nationale, que le Medef n’était plus favorable au principe, fondamental dans le cadre de la réforme des retraites, de la réduction de l’assiette des cotisations de 8 à 3 plafonds de Sécurité sociale (PSS). Autrement dit, il se prononçait en faveur d’un maintien dans le futur régime unifié par répartition des rémunérations supérieures à 120 000 euros par an. 

Le président du Medef se justifiait en évoquant les conséquences financières, pour les entreprises, d’un passage à la capitalisation pour les rémunérations les plus élevées. Dans la mesure où les entreprises industrielles seraient potentiellement les plus concernées par ce problème, l’influence de l’UIMM sur ce revirement de position était envisagée. En revanche, si les professions financières n’ont pas officiellement réagi à cette déclaration, il allait de soi qu’elles y étaient tout à fait hostiles. 

Quelles retraites pour le haut encadrement ?

Dans son interview d’hier, M. Roux de Bézieux a d’abord réaffirmé la position qu’il a tenue devant les députés. « On nous a vendu un allégement du coût du travail. Mais en réalité, l’entreprise et le salarié voudront remplacer ces droits acquis à la retraite par de l’épargne-retraite et c’est bien légitime. Ils ne sont que 200.000, mais c’est une force de frappe significative pour nos entreprises. Nous défendons donc la réintégration de ces cadres dans le système universel jusqu’au plafond actuel de l’Agirc-Arrco, 330.000 euros ». Ceci est donc désormais la position officielle du Medef. 

Toutefois, en cas de non maintien de l’assiette des cotisations à 8 PSS, le Medef revendique pour la capitalisation entre 3 et 8 PSS le même traitement fiscal et social que celui dont bénéficie la répartition. « A défaut, nous demanderons un régime d’épargne-retraite supplémentaire sur mesure, à hauteur du niveau de contribution actuel, avec les mêmes avantages que le système actuel par répartition. C’est-à-dire avec une déductibilité totale de l’impôt sur les sociétés pour l’abondement de l’employeur, et de l’impôt sur le revenu pour le versement du salarié. Le projet de loi ouvre la possibilité de procéder à un tel aménagement, mais il renvoie à une ordonnance. Nous ne lâcherons pas la proie pour l’ombre ».  

En somme : le Medef laisse le gouvernement choisir entre une déroute politique et une décision très difficile à assumer moralement et pour les finances publiques.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #6 : focus sur l'avenant santé n° 9 de la CCN Syntec

You May Also Like

Malakoff Humanis et Kerialis vers un rapprochement

En fin de semaine dernière, par le moyen d'un communiqué commun, Malakoff Humanis, assureur paritaire généraliste, et Kerialis, assureur lui aussi paritaire mais davantage centré sur les professions "du droit et du chiffre", ont annoncé avoir signé "un protocole d'accord en vue de leur projet de rapprochement". Faisant état d'une réflexion entamée depuis le printemps dernier dans ce domaine, les deux groupes paritaires se félicitent d'avoir identifié une...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance interbranches dans les exploitations de polyculture élevage maraîchage CUMA de Loire-Atlantique

La ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025 les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 juin 2025 à l'accord collectif de prévoyance interbranches concernant les salariés non-cadres des exploitations de polyculture, de viticulture, d'élevage, de maraîchage, d'horticulture, de pépinières, des entreprises des territoires et des coopératives d'utilisation de...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l’ouest de la France

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 9 du 27 janvier 2025 à l'accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l'ouest de la France. Les organisations professionnelles et toutes personnes...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 novembre 2024 à l'accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace (IDCC 8422). ...