Hier, à l’occasion de son intervention télévisée du 14 juillet, le Président de la République Emmanuel Macron a évoqué, entre autres choses, la question de la réforme des retraites.
Sur le principe, il a réaffirmé la nécessité d’une telle réforme. “Nous ne ferons pas l’économie d’une réforme de notre système de retraite, pour qu’il soit viable” a-t-il en effet estimé, justifiant : “La retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Dire : “on fait comme s’il n’y avait pas de problème”, c’est dire : “je sacrifie le patrimoine de ceux qui n’en ont pas” […] Nous devons regarder notre système de retraite en face, comme l’ensemble de ce que nous sommes en train de faire”. Ainsi donc, malgré le contexte social, le chef de l’Etat n’a pas renoncé à son projet – fort peu consensuel – de réforme des retraites.
Cette volonté de fond étant mise en avant, il s’est toutefois montré prudent sur le calendrier de la réforme. “Je vais être clair: la priorité de cet été, de la rentrée prochaine c’est l’emploi” a-t-il en l’occurrence déclaré. Autrement dit : le dossier des retraites ne sera pas rouvert avant au moins le premier semestre 2021. Le pays, qui pourrait alors fort bien se trouver dans une situation économique et sociale dégradée, sera surtout à un an de la prochaine échéance présidentielle : une réforme des retraites est-elle vraiment envisageable dans ces conditions ? Il paraît hasardeux de miser sur une telle éventualité.