Si, depuis deux semaines, la réforme des retraites a quitté le cénacle de la concertation menée par Jean-Paul Delevoye pour faire l’objet d’un débat public bien plus général – qui porte, notamment, sur l’âge de départ mis en oeuvre dans le futur régime – cette concertation continue pourtant ses travaux.
Cette semaine, ces travaux doivent porter sur le bonus familial.
Quel bonus familial pour les retraites ?
Dans l’état actuel du fonctionnement du régime général de retraite, les retraites des salariés sont bonifiées dès lors qu’ils ont eu trois enfants – la bonification atteint alors 10 %. D’après un document de travail transmis aux partenaires sociaux par M. Delevoye, ce système pourrait bien évoluer, au profit d’un bonus familial accordé aux familles dès le premier enfant.
Que toutes les familles ne se réjouissent toutefois pas trop rapidement. Bien que Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes Publics, l’ait nié, hier matin, sur France Inter, on voit mal comment les familles nombreuses, en particulier, pourraient ne pas y perdre au change. Aujourd’hui, le bonus familial porté aux retraites coûte environ 18 milliards d’euros chaque année. On imagine dès lors mal le gouvernement – étant donné l’état des finances publiques… – augmenter significativement cette enveloppe afin non seulement de maintenir les avantages des familles nombreuses mais en outre de fnancer les droits nouveaux des familles ayant eu un ou deux enfant(s).
L’âge de départ toujours dans le flou
Outre cet enjeu du bonus familial, la réforme des retraites continue de faire parler d’elle au sujet de l’âge du départ à la retraite. Dimanche dernier, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France et ancien ministre, s’est exprimé sur le sujet, préconisant de fixer l’objectif d’un départ à la retraite à 65 ans d’ici 2032. Cet objectif pourrait être atteint en augmentant chaque année de quelques mois l’âge du départ à la retraite.
Le Président de la République étant bien conscient du caractère potentiellement problématique d’un report de l’âge de départ à la retraite, l’exécutif réfléchirait également, si l’on en croit Capital, à une méthode d’action plus douce. Elle pourrait notamment consister en une accélération de la mise en place de la réforme Touraine des retraites, c’est-à-dire en une accélération de l’augmentation de la durée d’assurance nécessaire afin de prétendre à une pension à taux plein. Ceci permettrait d’augmenter, dans les faits, donc en douceur, l’âge effectif du départ à la retraite des salariés. Politiquement moins risquée, cette solution serait en revanche moins immédiatement rentable pour le budget de l’Etat qu’un report pur et simple de l’âge de départ à la retraite.